Les périples de la première semaine

Bolivia
Publish by : Mathilde Lafortune

La première semaine de chaque voyage est supposée être comme une «lune de miel». Pourtant, c’est souvent lors de cette première semaine que nous devons faire face à des situations problématiques.

Les heures de vol interminables

L’avion se dit un moyen de transport très commode, rapide et confortable. Bien sûr, quand on voit l’avion comme ça c’est qu’on n'a pas été confronté à une escale de 8h, ni à un vol de nuit. Imaginez-vous partir de Montréal à 11h55, arriver à Miami à 15h50 et devoir attendre jusqu’à 23h55 avant de repartir pour La Paz. Je vous le dis, 8h à marcher dans un aéroport c’est long. Très long. Et le vol qui s’en suit n’est pas vraiment une partie de plaisir non plus. Voler de nuit signifie dormir mal et pas assez, devoir passer par-dessus des gens qui dorment pour aller à la salle de bain et arriver complètement épuisé à sa destination le matin.

L’adaptation au pays

L’adaptation au climat du pays peut aussi être un problème. Vous acclimater à une chaleur suffocante peut être difficile. Pour nous, le mal de l’altitude et le froid ont été les plus grands enjeux. Nous sommes parti du Québec à environ zéro mètre d’altitude pour arriver à l’aéroport de El Alto qui frôle les 4200m. C’est tout un choc pour le corps. Je suis en forme et je dois dire que pendant au moins 48h je me suis sentie comme une obèse qui fume depuis plus de 30 ans. J’ai dû arrêter au milieu d’un escalier de 10 marches pour reprendre mon souffle, car mon coeur allait sortir de ma poitrine… Heureusement, mon adaptation n’a duré qu’environ une semaine, mais il y en a pour qui c’est beaucoup plus difficile. Pour eux, cette adaptation incluait parfois se réveiller au milieu de la nuit pour reprendre son souffle, boire des quantités phénoménales d’eau par jour et manger très peu.

Les mauvaises surprises

Se faire bloquer ses cartes de crédit et de débit parce qu’on a oublié d’avertir sa banque de son déplacement n’est pas vraiment plaisant. Ce qui est pire, c’est d’essayer pleins de guichets et se rendre compte qu’aucun ne veut te donner ton argent. Surtout quand tu as pris la peine d’appeler Banque Nationale (BNC) pour les avertir que tu partais et pour être certaine que ça allait fonctionner. Eh bien non, il a fallu attendre 3-4 jours avant qu’ils règlent le problème et que je puisse retirer de l’argent. J’avoue que la crise que j’ai pétée au téléphone a surement accéléré le processus, mais bon… Pourtant, ce n’est pas moi qui a eu le plus de problèmes avec BNC. Certaines personnes du groupe se sont fait débiter des fonds auxquels ils n’ont jamais eu accès et doivent attendre jusqu’à leur retour au Canada pour savoir si ils pourront être remboursés. Voilà les joies auxquelles nous avons eu droit avec MasterCard et la Banque Nationale.

En fait, ces situations sont pénibles, mais ce n’est jamais ce qui marque le plus le voyageur dans la première semaine. Il se souviendra de la première fois qu’il a vu sa destination dans l’avion, de l’image de la ville vue de haut avec toutes ses lumières qui transpercent l’obscurité. Il se souviendra des remèdes qu’on lui a offerts pour passer par-dessus son mal de l’altitude: de son premier maté de coca ou de la première feuille qu’il a mâché et du goût amer que ça lui a laissé dans la bouche. Il se souviendra aussi des paysages extraordinaires qui lui couperont le souffle. En tout cas, moi, c’est ce dont je vais me souvenir…

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