Sorojchi signifie mal de l’altitude. Il se présente normalement lorsqu’on atteint une hauteur de 2 500m ou plus dû au manque d’oxygène dans l’air. À une altitude de plus de 4000 m, el sorojchi atteint plus de la moitié des personnes et fait donc partie prenante de mon quotidien à El Alto. Ce mal peut se présenter sous plusieurs formes; maux de tête, fatigue, diminution de l’appétit, nausées, difficultés respiratoires, insomnie et même… perte de mémoire! Pour ma part, hormis quelques signes d’Alzheimer précoce, je présente surtout des signes d’essoufflement. Je suis essoufflée par chaque petite action que l’on considère anodine à notre bien-aimé niveau de la mer québécois. Je m’essouffle quand je marche (à ce point, je ne pense même pas à courir), quand je me retourne dans mon lit, quand je parle trop (ce qui est relativement très fréquent) et quand je prends ma douche (ce qui n’est pas aussi fréquent que je le voudrais). Le pire reste tout de même les escaliers. Ceux qui me connaissent sont déjà au courant de mon aversion pour cette création d’ingénierie diabolique. Alors que chez nous ils sont déjà pénibles, ici les escaliers deviennent carrément impossibles! Quelques marches à monter et je me retrouve à bout de souffle comme si j’avais couru sur des kilomètres à pleine haleine. Reste plus qu’à espérer que je m’adapte au manque d’oxygène d’ici les prochains jours. Sinon, je suis plus que dû pour un abonnement au gym. Qui sait, peut être que quand je retournerai au Canada je pourrai faire un marathon autre que devant ma télévision!
Bien évidemment, chacun vit l’altitude à sa manière. Certains (bien chanceux) tardent encore à montrer quelconques signes de malaise. Il faut donc le vivre par soi-même pour savoir comment l’altitude peut affecter chaque individu. En outre, malaise ou non, il y a toujours le remède local qui se prend à toutes les sauces : la coca!
Au moins, la vue vaut largement l’essoufflement.
Crédit photo: Érika Massoud