À l’été 2012, moi, Éléonore, Fanny, Ève, Karine, Séluna, Amélie et notre accompagnatrice, Gabrielle, partions pour Ouagadougou au Burkina Faso afin de travailler en collaboration avec la Table filière karité (TFK). Notre stage du programme Québec sans frontières (QSF) consistait à renforcer les capacités des associations et coopératives membres de la TFK. Ainsi, pendant 75 jours, nous avons œuvré à améliorer la mise en marché des produits issus du karité et à renforcer les capacités de communication marketing et de gestion des entreprises d’économie sociale identifiées.
Les textes que vous retrouverez sont ceux que nous avons produits durant ce stage qui, à l’unanimité, nous a marqué pour la vie.
Vous vous demandez peut-être ce que cela a changé ? Et bien, nous avons acquis une nouvelle grille pour lire le monde et une compréhension approfondie de la coopération internationale et de ses enjeux.
Nouvelles perspectives, nouvelles références, nouvelle vision... Nous sommes ressorties de cette expérience avec une plus grande sensibilité interculturelle face aux opinions diverses, aux méthodes de travail propres au pays, à la manière de prioriser les enjeux et les valeurs. Cette expérience nous permet maintenant de rester toujours ouvertes sur le monde et les différences culturelles et de ne jamais rien prendre pour acquis.
À travers ce stage, nous avons construit une sorte de « bricolage culturel » pour dépasser les différences du quotidien, tant au niveau de la communication que des mécanismes de travail. Un « bricolage culturel » au sein duquel nous avons mis en commun des éléments de notre culture nord-américaine avec des éléments propres à l’Afrique, nous permettant d’interagir et de travailler dans un contexte hors du commun.
Outre la partie professionnelle, cette expérience de vie de groupe nous a permis de découvrir des collègues qui sont devenues par la suite de bonnes amies. Qu’on le veuille ou non, passer trois mois dans un environnement qui nous dépayse totalement, ça rapproche des êtres humains. Deux ans plus tard, nous nous voyons toujours, généralement autour d’un bon brunch dominicale. La complicité développée durant le stage est restée et s’est doucement transformée.
Cette expérience nous aura ouvert sur le monde et donné envie de continuer à nous impliquer pour un environnement plus juste, plus solidaire et plus durable.
Vous avez dit karité ?
Le karité, retrouvé principalement en Afrique subsaharienne, possède de multiples vertus et est de plus en plus connu dans les pays occidentaux. Dans les pays de l’Ouest de l’Afrique, le beurre de karité est utilisé pour l’alimentation, la santé et la beauté (soin de la peau et des cheveux contre les conditions climatiques) et les rituels sacrés… Dans les pays occidentaux, le karité bio est surtout utilisé dans les produits cosmétiques pour ses vertus revitalisantes et hydratantes.
La fabrication du beurre de karité est une activité traditionnellement réservée aux femmes africaines. Elle est le résultat d’un savoir-faire transmis de mère en fille et de génération en génération. Le beurre de karité est surnommé « l’or des femmes africaines » puisqu’il représente souvent l’unique source de revenus pour ces femmes qui n’ont souvent accès à aucune autre ressource. Grâce à leur collaboration à travers le programme
Uniterra, les femmes impliquées dans la filière karité sont devenues de réelles entrepreneures. Les productrices regroupées, mieux formées et mieux outillées augmentent la qualité, la diversité de leurs produits et leur capacité de production. Elles peuvent alors négocier des prix plus élevés, accroître leurs revenus et ainsi améliorer leurs conditions de vie et celles de leur famille. Les productrices de beurre de karité participent activement au développement social et économique de leur communauté.
Un an après être revenues de ce stage, Séluna et Éléonore ont mis en commun leur savoir-faire et ont conçu un livre sur la fabrication du karité au Burkina Faso : Un été sous l’arbre à karité. Ce livre peut être trouvé au CECI ou
consulté en ligne.
http://issuu.com/cecicanada/docs/photo_reportage_karit__