En cette dernière journée de mi-stage, à Sucre, j’ai décidé de m’adonner à une activité que j’affectionne particulièrement en voyage. Je me suis donc assise sur un banc de la plaza centrale pour regarder les gens passer. C’est alors qu’est survenu un évènement pas si étonnant. Quelqu’un est venu m’aborder. En soi, ce fait est de très peu d’intérêt. En effet, étant étrangère, il n’est pas rare que les gens viennent me voir pour, dans la majeure partie des cas, me vendre quelque chose ou encore me demander de l’argent. Pour cette raison, quand cette personne m’a abordé, j’ai tout d’abord feint de ne pas savoir parler l’espagnol ni l’anglais alors qu’en vérité je maîtrise relativement bien les deux. Étant très mauvaise à ce genre de chose, je me suis toutefois vite ravisée et je me suis excusée à la personne pour mon mensonge. Je ne pense pas un jour regretter ma décision d’entamer une conversation avec cette parfaite étrangère puisque cela a emmené à l’un de mes plus beaux souvenirs de la Bolivie jusqu’à présent. Cette personne, où plutôt Jenny, dont je doutais de ses motifs au départ, voulait en fait seulement quelqu’un avec qui converser. Étudiante en langues à l’Université de Sucre, elle abordait les touristes, comme moi, pour pouvoir pratiquer son anglais. Au final, nous avons discuté pendant plusieurs heures d’un peu de tout dans un mélange d’anglais et d’espagnol. D’ailleurs, pour me remercier de simplement prendre le temps de parler avec elle, Jenny m’a offert le dîner. Un peu plus tard, nous avons croisé sa sœur avec son beau-frère et sa nièce qui revenaient du supermarché et ces derniers, sans me connaître le moins du monde, m’ont également remercié et m’ont offert un pudding au chocolat. Toutes ces attentions m’ont quelque peu fait sentir mal puisque je ne pense pas avoir mérité tant pour si peu, d’autant plus que j’étais aussi contente de cette rencontre que pouvait l’être Jenny. Vers 2h de l’après-midi, la parade de rentrée de l’université a commencé et j’ai observé les danses traditionnelles de Bolivie sous les explications de Jenny, ce qui m’a permis d’encore plus apprécier le spectacle. Pendant la parade, des gens passaient aussi pour nous faire déguster quelques spécialités typiques. Ainsi, j’ai pu prendre un verre de Chicha et mangé une sorte de beignet au miel dont je ne rappelle plus du nom. Quand je pense au voyage et à l’échange interculturel, c’est des moments comme celui-ci qui me font croire à la réelle valeur de ce que je suis en train de vivre. Ce sont des moments de pur hasard. D’être seulement assise au bon endroit au bon moment. Et pourtant, ce sont aussi les moments qui font les meilleurs souvenirs. Je n’aurais jamais pu planifier que ma dernière journée de mi-stage se déroulerait ainsi et c’est parfait comme cela. Être à l’étranger, c’est laisser place à l’imprévu et à l’inconnu.