Photos de familles

Burkina Faso
Publish by : Fanny Forgues
  Alors voilà, la première semaine dans nos familles est passée! Nous sommes toutes traitées comme des petites poupées de porcelaine, il ne faut pas qu’il n’arrive aucun petit malheur à leur fille, car c’est ainsi qu’elles nous appellent. Voici un petit mot d’Amélie qui en témoigne : «Né zaabré!! Laafi bala!! Haaaa, les salutations…ce rituel incontournable lorsqu’on se promène dans les rues de banlieue de Ouaga.  Voilà une semaine que je suis dans ma famille d’accueil à Tampouy.  Mme Koné, appelée Maman Awa, a l’instinct maternel jusque dans le bout des doigts.  Elle s’assure que je ne manque de rien, et même l’or blanc est fourni (papier de toilette)!  La maisonnée regroupe 5 membres, et beaucoup de voisins : Awa (mère), Datou (sœur de 17 ans),  Nadège (cousine de 12 ans), Serge (cousin de 21 ans) et Laggi (petit-fils de 3 ans).  Les journées sont bien remplies, entre 2 jours de travail en ville avec tout le groupe à la Table Filière Karité, et 3 jours à l’association féminine pour le développement Buayaba avec mon amie Éléonore.  Et ça, c’est sans compter les fins de semaine ou je me suis retrouvée à la fête du village pour les femmes, assise au premier rang sous une tente dans un terrain vague avec les hauts dignitaires burkinabés. En compagnie, bien sûr, de milliers d’enfants!! !! Bon, coupure de courant, allons prendre l’air.  Il fait tout de même un maigre 38 degrés, sans compter l’humidex.   Les spas québécois n’ont qu’à bien se tenir, car je pourrai maintenant y élire domicile sans problème.  Il s’agit tout de même d’un léger contretemps, bien compensé par les dizaines de premières fois que j’ai la chance de vivre.  Bisous à tous!  » La chaleur, c’est tout un travail d’adaptation, probablement le plus grand! Chacune de nos activités à l’extérieur, que ce soit la marche ou le sur place, sont considérées comme étant « le sport » ! En effet, tous nous invitent toujours à prendre place à l’ombre. Karine aussi voudrait nous en parler : « J’habite tout près du centre-ville où j’ai repéré très rapidement une piscine dans un hôtel. Ma famille est géniale, ma mère d’accueil, madame Dahani est bien attentionnée pour moi. J’ai aussi un grand frère; Ramzy et une grande sœur; Myriam. Il y a aussi la femme de ménage; Blandine et son bébé de 6 mois; Simone. La première activité que j’ai faite a été d’aller au marché; toute une expérience…qui n’a pas été très utile par la suite pour tenter de manger le bœuf, un peu plus coriace qu’à l’habitude. Heureusement, tout le reste de la nourriture me plaît. Le programme de la première journée : une messe, des funérailles et un baptême! Les premières phases évidentes du choc culturel se sont produites durant les nuits pendant les coupures d’électricité. Il fait vraiment vraiment trop trop chaud sans un ventilateur, c’est pourquoi les heures à dormir sont limitées. Aujourd’hui, la température ressentie est de 48 degrés Celsius, c’est difficile de penser que les gens vivent toute l’année avec cette chaleur. Les enfants, il y en a partout dans les rues, chacun me sourit et vient me serrer la main en touchant lentement à ma peau. Les rues orangées, qui n’ont pas de noms, sont totalement remplies de gens, qui circulent principalement en motos et en bicycles à travers la poussière, les déchets et des animaux de toute sorte. Je suis émerveillée par les différences : il faut que ça dure, à suivre… » On comprend bien ici que l’électricité nous est indispensable, puisque la piscine, on ne peut y accéder tous les jours. En effet, notre pire ennemi persiste, jour après jour, à nous forcer à l’acclimatation accélérée, il s’agit de « La coupure ». Cet événement, habituellement de courte durée, s’est intensifié depuis une semaine. On connaît maintenant des coupures de plusieurs heures, pendant lesquelles il n’y a rien d’autre à faire que de limiter ses activités en attendant que le courant reprenne. Le pire, c’est surtout quand ça survient pendant la nuit, puisque sans ventilateurs, il fait trop chaud pour dormir, étranger ou burkinabé! Alors, comme Ève le dit si bien, on laisse nos sens s’emplirent de nouvelles expériences : «Néyiibéoguo! Quand je repense aux motivations qui m’ont poussée à venir en Afrique, je réalise que mes deux pieds sont au bon endroit. Le brai de l’âne dans les oreilles, l’odeur du soumbala fermenté dans mes narines, le riz pâte d’arachide dans ma bouche, la terre rougeâtre qui se colle à ma peau et la vue sur un peuple Ô combien accueillant: je redécouvre la fonction de mes 5 sens, oula oula! J’ai la chance d’habiter dans une famille qui fait tout pour que je ramène un souvenir inoubliable du Burkina! Madame Aïssata Ouédraoguo (mama) a toujours fière allure dans ses boubous aux milles couleurs. Avec Monsieur Alain Ouédraoguo (papa), j’ai droit aux leçons 101 de « Comment devenir Ouagalais(e) pour les nuls ». L’adorable petite Benoussa (5 ans) me regarde chaque matin avec de grands yeux. La couleur de ma peau lui fait le même effet que le soleil plombant dans mes yeux à 2h de l’après-midi! Gaëlle (10 ans) me fait bien sourire chaque jour quand elle me dit « Viens ici Eve, nous allons cAAAUUUsé un peu ». C’est grâce à Cédric (21 ans) que je réponds aux mille et une questions qui me viennent à l’esprit aux 2 minutes. Merci Cédric, une chance que tu es là pour me dire que je suis ridicule quand j’essaie de dresser les chiots. Ohhh oui, le hasard fait bien les choses, car j’ai 4 chiens dans ma famille d’accueil. Bon, je retourne au boulot, le ventilateur crie…hurle(!!) mon nom. Oups… c’est la coupure! À bientôt! » Alors qu’Ève est bien souvent invitée à «cAAAUUUsé » avec sa petite sœur, chez Seluna on entame des discussions assez sérieuses : « Ma famille est vraiment gentille. Ma  maman s’appelle Assetou Nikiema, elle est dans la cinquantaine. Elle a 6 enfants; la plus vieille habite aux États-Unis, alors que les autres habitent tous dans la maison où je suis. Il y a un bébé de 6 mois vraiment beau qui est la fille de mon grand frère d’accueil, Doudou. Après lui, vient Alimata, la présidente d’UPROKA, où je fais mon stage. Elle va à l’université et elle fait le commerce international, c’est une femme vraiment intelligente. Après elle, il y a un autre garçon d’une vingtaine d’années. On parle souvent de différentes choses intéressantes, entre autres de la politique d’ici et de chez nous, car il étudie le droit à l’université; nos discussions sont vraiment enflammées. Après lui,  il y a une fille de 15 ans, Adjara, puis Bilsaga, le plus petit. Lui, il a 7 ans et c’est vraiment l’enfant de tout le monde, tous sont prêts à tout faire pour lui. Lidia est la petite dernière qui a été accueillie par la famille, elle est vraiment très belle!   Ma famille ici vit modestement, mais ils ont toujours un grand sourire au visage le matin. Si vous écoutez parler ma maman, vous allez comprendre tout de suite pourquoi la vie ce n’est pas juste de posséder du matériel. Je suis contente d’avoir trouvé cette famille et d’avoir la chance de bien connaître leur culture. » Une autre qui a déjà avoir la culture dans la peau, c’est Éléonore qui suit la cadence effrénée de sa maman, très impliquée dans tous ses projets : «Je fais maintenant partie de la famille d’Antoinette Ouedraogo, la vice-présidente de la Table Filière Karité et la présidente de l’Association féminine pour le développement de Buayaba, une des associations partenaires. La cour familiale est remplie de M. Ouedraogo, directeur au Ministère des Sports et Loisirs, de mon petit frère d’accueil, Faouzi, futur étudiant en architecture, et de ma sœur Fadila, stagiaire dans la fonction publique, tous deux sont dans la vingtaine. Je cohabite aussi avec d’autres neveux et nièces de mes parents d’accueil.  La première semaine en famille s’est très bien déroulée, tout en étant ponctuée de nombreuses activités. Il faut dire que maman Ouedraogo est très impliquée dans la vie de quartier et préside plusieurs événements auxquels elle prend plaisir à m’inviter. » La culture s’imprègne également chez Fanny, qui vit un grand changement en cohabitant avec autant de membres de la famille : «J’ai récemment intégré la famille Ouédraogo, une famille bien nombreuse, contrairement à ma famille canadienne! Le chef de la famille, c’est maman Aïssata Ouédraogo, elle est également la présidente de l’association Karibel où je travaille le mardi, mercredi et vendredi. Mon papa, je ne l’ai pas encore vu, il est en « mission », c’est ce qu’on dit quand quelqu’un travaille à l’extérieur pendant une période continue. , il y a la parenté cousine, deux cousins et une cousine : Bouba-30 ans-employé à Karibel, Madi-24 ans-étudiant en finance et Mireille-26 ans-Étudiante en management. Finalement, les enfants/frères/sœurs dans la maison sont au nombre de trois, plus une qui est mariée qui vit à l’extérieur de la maison et a déjà deux enfants tellement adorables! La plus vieille, Sally, 26 ans est une étudiante en sabbatique, elle vient tout juste d’avoir sa nouvelle moto! Ensuite il y a Kader, 20 ans, jeune militaire en formation pour faire partie des forces de l’air du Burkina Faso. Il a passé un an en République Tchèque pour son cours, alors il comprend bien les réalités étrangères; il est très ouvert pour les discussions! Finalement, il y a la petite Olia, 16 ans bientôt, qui prépare ses examens pour passer au niveau supérieur. Avec elle, je peux presque tout dire et l’emmener avec moi quand j’ai envie d’aller faire une promenade! Elle s’est très vite dégênée! » Finalement, il y a notre accompagnatrice, Gabrielle, qui, à notre grand plaisir, a choisi de vivre également l’expérience en famille d’accueil pour vivre les choses au même rythme que nous, même si elle avait déjà intégré une famille en 2009, lors de son stage au Togo : «Une semaine après mon arrivée au pays, c’est la famille Bationo qui m’a accueillie chez elle. En plus des parents, Sylvie et Paul, je cohabite avec trois de leurs enfants soient Romaric (27 ans), Nicolas (25 ans) et Audrey (28 ans), avec quatre cousines et un chien, Léo. Tout le monde est vraiment très gentil! Comme activités, je discute fréquemment avec mes parents d’accueil sur la terrasse et je regarde des soaps brésiliens avec les femmes de la maison ou des matchs de foot avec mes frères d’accueil. »

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