« T.I.A. »

Burkina Faso
Publish by : Éléonore Durocher Bergeron
« T.I.A. » comme dans « This is Africa » (copyright à Isabelle Kabore). « This is Africa » est devenu notre expression courante au sein du groupe et s’emploie à deux niveaux comme suit : « This is Africa! » pour marquer notre émerveillement ou « This is Africa… » pour marquer notre résignation face à des événements quotidiens hors de notre contrôle et bien propre à la vie d’ici. Pourquoi avoir choisi de vous partager cette anecdote? Parce que le « T.I.A ». a ponctué de nombreuses fois notre semaine de mi-stage. Mi-stage qui a d’ailleurs marqué notre présence en sols burkinabés depuis un mois et demi! C’est ainsi que du 4 au 8 juillet, nous sommes parties toutes les 7 à la découverte du Burkina et de ses attraits touristiques en nous offrant quelques journées de vacances. Au menu, visite de Banfora,  Sindou, Bobo-Dioulasso et réserve faunique de Bala, un programme bien rempli, mais ô combien divertissant! … « T.I.A. », voilà les mots qui nous sont venus à l’esprit, lorsqu’à 7h00 am, le mercredi  de notre départ nous nous sommes retrouvées à tenter, tant bien que mal, de trouver une place pour nos bagages dans la soute de l’autocar TCV qui devait nous amener vers Bobo-Dioulasso dans l’ouest du pays, escale avant Banfora. Trouver une place dans la soute à bagages fut une aventure. Une vraie. Parce que la commis avait légèrement oublié de nous mentionné à l’achat de nos billets la veille que nous devrions arriver une heure plus tôt pour devancer tous les passagers qui chargeraient le car de sacs de riz, motos, tables en pièces détachées, boîtes de bananes, tissus multiples et nous en passons (rassurez-vous nous n’avons aperçu aucun poulet, ni aucune chèvre en soute, c’était déjà ça de gagné)! Au final, quelques membres ont dû faire le trajet avec leurs bagages sur les genoux, mais qu’à cela ne tienne, nous étions tous très enthousiastes face à l’idée de voir un peu de pays! Après cinq heures de route où nous avons dû ralentir pour laisser passer des traverses de bœufs et de chèvres ou des charretiers, nous avons fait une escale à Bobo-Dioulasso, grand centre économique du Burkina, pour ensuite poursuivre vers Banfora où la route était verdoyante et ne correspondait en rien à nos référents usuels du sahel. À notre arrivée, notre charmant guide, Doumbia, nous attendait pour nous conduire vers le Campement Baobab, lieu de résidence pour nos deux premières journées de vacances. Lieu aussi avec lequel nous sommes tombées sous le charme, malgré les latrines et douches traditionnelles qui au final ont contribué à notre expérience en milieu plus rural. Nous avons ainsi logé dans de petites huttes typiques au cœur d’une région où les baobabs étaient roi, loin de l’effervescence de Ouaga.  Ya-Ya, homme au sourire géant et bien sympathique, le gérant du petit établissement,  s’est révélé être un chef cuisinier hors pair et nous a merveilleusement bien nourris durant notre séjour! Nous avons passé la première soirée en compagnie de l’autre cohorte de stagiaires du CECI en santé qui, eux, terminaient leur séjour de mi-stage également au campement. Le jeudi, Doumbia est passé nous prendre pour nous amener vers Sindou à environ une heure de route de Banfora. Nous avons fait le trajet sur un chemin bordé en son long par d’immenses arbres plantés il y a de cela de nombreuses années par les premiers colonisateurs. Des termitières géantes agrémentaient le paysage qui nous dévoilait à certains instants de petits villages traditionnels. Sindou est finalement apparu au loin, laissant poindre ses légendaires Pics où nous avions prévu une excursion de deux heures. Nous nous sommes d’abord arrêtées pour grignoter un morceau et la tenancière du petit restaurant, voyant que le repas ne serait pas prêt tout de suite, nous a envoyés visiter le village où se déroulait une fête traditionnelle pour les femmes n’ayant pas encore eu d’enfants. Nous avons ainsi déambulé pendant presque une heure dans les rues étroites du village au rythme des tams-tams, entourées par les femmes qui s’étaient parées de mille couleurs. Ce fut une expérience plutôt immersive dans la culture locale! « T.I.A. »! Nous avons ensuite entrepris notre excursion où nous avons pu découvrir des paysages à couper le souffle. Les Pics de Sindou abritent un plateau où jadis le village même de Sindou, fleuron du pays Senoufo, existait avant d’être déménagé aux pieds des Pics. Notre promenade fût animée par un guide qui se chargea de nous renseigner sur l’historique, tant géologique que sociologique, de ce lieu mythique.

EDB_QSF_PicsSindouTout le groupe au coeur du plateau des Pics de Sindou

Vendredi matin, nous sommes allées aux cascades de Banfora accompagnées de Ya-Ya qui a occupé pour ce moment les fonctions de guide également. Nous sommes rentrées de notre visite en fin d’avant-midi, comme nous devions prendre le car de 14h pour aller à Bobo. Mais…une fois arrivée à la gare, on nous a indiqué que pour des raisons x-y-z (« T.I.A…), notre départ avait été annulé. Nous avons donc entrepris d’aller faire quelques courses dans Banfora en attendant le car de 18h. Nous nous sommes finalement retrouvées au marché où nous avons pu faire quelques trouvailles de souvenirs à rapporter. Puis, hop! En route pour Bobo!

EDB_QSF_hyppoUn hippopotame à Bala

Samedi, nous avons retenu un autre guide pour nous faire visiter la réserve de Bala, où en saison sèche,  il est possible d’observer éléphants, singes et autres membres de la faune burkinabé. Or, nous étions en saison pluvieuse, et nous nous sommes donc rabattues sur un seul objectif : apercevoir des hippopotames. Nous avons été plus que servies, comme des piroguiers se sont chargés de nous faire traverser un bout de la grande marre de la réserve jusqu’à quelques mètres d’une famille d’hippo qui faisait la belle vie et profitait allègrement des radis d’eau douce poussant dans l’étendu! Vous imaginez? Sept filles dans une pirogue à 15 mètres des hippopotames! Nous étions enchantées! Vous imaginez également que nous n’avons pas passé la journée entière à regarder les mastodontes, donc nous avons ensuite poursuivi une balade dans la forêt qui semblait tout droit sortie du Livre de la Jungle! Nous avons par la suite visité la forêt de Kou, en fin d’après-midi, où nous attendaient des ponts  de lianes suspendus. Notre périple s’est terminé dimanche matin avec la visite de la vieille mosquée de Bobo-Dioulasso, de la vieille ville et finalement du marché! Nous nous sommes assises vers 13h dans l’autocar qui nous ramenait à Ouaga, un peu fatiguées, mais bien heureuses de notre séjour! … Depuis, nous avons toutes réintégré nos milieux de stage en remarquant le peu de temps qu’il nous reste en sols burkinabés, comme les semaines défileront rapidement. Ève et Fanny travaillent à terminer le site web de Karibel, en plus de leurs autres mandats de marketing. Seluna se lance dans le dernier sprint de création graphique d’étiquettes pour Uproka tandis que Karine y poursuit ses travaux d’audit financier et comptable. Éléonore et Amélie sont en pleins préparatifs de dernières minutes pour le dixième anniversaire et la semaine commerciale de Buayaba qui seront marqué par le lancement d’une nouvelle boutique. Gabrielle, quant à elle, continue d’occuper à merveille son rôle d’accompagnatrice, en passant du temps régulièrement dans chaque association pour nous épauler et  en assurant les multiples suivis qui lui sont confiés! Nous commençons également à mettre en place une célébration pour notre départ où nous convierons nos familles d’accueil et collègues. Sur ce, chers lecteurs, nous espérons pouvoir vous donner matière à lecture sous peu, malgré notre programme chargé des prochaines semaines!

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