Témoignage

Pour que chaque fille ait accès à l’éducation qu’elle mérite

Mali
Publié par : Koffi Serge ZOHOU

En ce mois d’octobre, le monde entier souligne la Journée internationale de la fille. Une occasion de rappeler la place qu’occupent les filles dans la société et leur capacité à impulser des changements lorsqu’elles disposent des mêmes droits et opportunités que les garçons. C’est aussi un moment pour reconnaître l’engagement des partenaires et des avant-gardistes de ce mouvement.

Article rédigé par Koffi Serge Zohou, en mandat de volontariat pour le projet FIERES.

Encore trop de filles voient leurs parcours scolaires interrompus faute d’éducation sexuelle, de mariages précoces ou de responsabilités domestiques inéquitables. D’autres subissent l’exploitation sexuelle ou sont contraintes au travail précaire. Ces réalités persistent partout dans le monde, bien que des avancées importantes aient été obtenues.

La communauté internationale s’apprête à célébrer, ce 11 octobre, la Journée internationale de la fille, sous le thème : « Génération numérique, notre génération ».

Dans un monde de plus en plus connecté, ne pas maîtriser le numérique revient à se voir exclue des opportunités de demain. Sur l’accès aux outils numériques, l’écart entre filles et garçons demeure une réalité. Selon l’UNICEF, dans une analyse menée dans 32 pays et territoires à revenu faible ou intermédiaire, les adolescentes avaient 35 % moins de chances que les garçons de leur âge de posséder des compétences numériques de base, comme la recherche d’informations ou la sécurité en ligne. Réduire cette différence tant qu’il est encore possible est une bonne chose ; mais ce n’est là que l’arbre qui cache la forêt.

Entre jeunes filles et jeunes garçons du même âge, les inégalités en matière d’éducation de base persistent. Dans les pays à faible revenu, seulement 36 % des filles complètent le cycle du secondaire inférieur, contre 44 % des garçons (UNICEF). Malgré des progrès notables au cours de la dernière décennie, le chantier reste vaste. Le moment est aussi propice pour braquer les projecteurs sur cet autre front, où se sont engagé-e-s de nombreux acteurs et actrices, convaincu-e-s que l’éducation des filles est un puissant vecteur de changement social — particulièrement en Afrique, dans les pays en conflit ou post-conflit, où la situation demeure préoccupante.

Au Soudan du Sud, en Éthiopie, en Libye, au Niger, au Burkina Faso ou encore au Mali, le constat est identique. Sur tout ou partie de ces territoires, l’insécurité découlant des affrontements armés a paralysé le système scolaire ou détruit les écoles, entraînant des déplacements de population vers des zones jugées plus sécurisées.

C’est dans ce contexte sécuritaire et social difficile qu’au Mali, pour relancer le fonctionnement des écoles, redonner un souffle au programme d’alphabétisation d’une part, et promouvoir les droits des filles à l’éducation à travers l’élimination des préjugés sociaux et stéréotypes d’autre part, des actions et stratégies ont été pensées, mûries et déployées dans les régions de Ségou, Mopti et Tombouctou.

Agissant avec des partenaires locaux (ONG et associations maliennes), la Fondation Paul Gérin-Lajoie et le Centre d’étude et de coopération internationale (CECI), deux organisations canadiennes à but non lucratif, avec l’appui du Gouvernement du Canada, ont mis en œuvre, sur cinq années, un projet à la hauteur des enjeux et défis identifiés. Le projet FIERES – Filles et éducation résilientes a été lancé en avril 2023 et a déjà permis à des milliers de filles adolescentes de retrouver les bancs de l’école, des centres d’alphabétisation ou de formation.

Ce 11 octobre, mettons aussi en lumière les organisations, les femmes et les hommes qui se mobilisent pour que le droit à l’éducation des filles devienne une réalité vécue aux quatre coins du globe. Nous leur devons bien cela, car elles et ils répondent tout simplement à l’injonction de Friedrich Schiller : « La dignité de l'homme est remise entre vos mains. Gardez-là. Elle tombe avec vous, avec vous elle s'élèvera ».

En savoir plus sur le projet FIERES

Le projet est réalisé par le consortium Fondation Paul Gérin-Lajoie et CECI, et est rendu possible grâce au financement du gouvernement du Canada par l’entremise d'Affaires mondiales Canada.

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