Nouvelle
Le Centre d’Étude et de Coopération Internationale (CECI) Rwanda a officiellement lancé, le 11 juillet 2025 à l’Ubumwe Grande Hotel à Kigali, le projet FEREC – Femmes Engagées pour la Résilience Climatique. Cette initiative ambitieuse, soutenue par le Gouvernement du Québec à travers le Programme de Coopération Climatique Internationale (PCCI), vise à renforcer la résilience climatique des femmes rurales dans le secteur de Gahara, district de Kirehe, une zone vulnérable aux aléas climatiques comme la sécheresse et l’érosion.
Un projet pour et par les femmes
Porté par le CECI Rwanda en partenariat avec ACORD Rwanda, l’Université du Rwanda et l’Université Laval (Canada), le projet FEREC s’étend sur trois ans (2025–2028). Il cible les femmes agricultrices, véritables piliers de l'économie locale, en leur offrant des outils et des connaissances pour faire face aux effets du changement climatique. Le projet entend toucher 2 000 ménages et propose des solutions concrètes telles que l’agriculture régénérative, la création de pépinières agroforestières, l’irrigation solaire, l’usage d’énergies propres, ainsi que des formations en leadership féminin.
Comme l’a souligné Mme Olive ZIMURINDA INGABIRE, Directrice pays du CECI Rwanda, « Ce projet s’inscrit dans une vision plus large de justice climatique et de transformation sociale, où les femmes ne sont plus seulement des victimes du climat, mais des actrices du changement. »
Une cérémonie placée sous le signe de l’engagement
La cérémonie de lancement a rassemblé 44 participant-e-s, dont des représentant-e-s des ministères, des ONG, des chercheuses et chercheurs, des partenaires de mise en œuvre, et des participant-e-s du rojet. Après une présentation détaillée du projet par Mr. Jean Marie Vianney SENTARU, coordinateur du projet FEREC, les participant-e-s ont eu l’occasion d’échanger sur les enjeux climatiques dans la région de Kirehe.
Dans son allocution, M. Bruno RANGIRA, Maire du district de Kirehe, a exprimé sa gratitude : « Nous remercions le CECI Rwanda d’avoir choisi notre district, sévèrement touché par la sécheresse et les inondations. Les femmes représentent la majorité de notre force agricole. Ce projet accélérera notre lutte contre la pauvreté et s’intègre parfaitement aux autres initiatives en cours. »
Voix des participant-e-s au projet
Les témoignages poignants des membres de la coopérative COAIGA ont illustré la pertinence du projet. Mme Sephora NIYONSABA, Secrétaire de la Cooperative COAIGA, s’est exprimée en disant : « Avant, nous pensions que planter des arbres ou fabriquer des briquettes était réservé aux hommes. Ce projet nous montre que nous avons un rôle central à jouer dans la lutte contre les changements climatiques. »
Le projet FEREC est aligné avec la Stratégie Nationale de Transformation (NST2), notamment dans ses objectifs de gestion durable des ressources, de réduction des émissions de gaz à effet de serre et de renforcement de la résilience agricole. Il contribue également à plusieurs Objectifs de Développement Durable (ODD), notamment l’ODD 5 (égalité des sexes), l’ODD 13 (lutte contre le changement climatique) et l’ODD 15 (vie terrestre).
Mme Alice MUKAMUGEMA, Directrice Générale en charge de la chaîne de valeur agricole au MINAGRI (Ministère de l'Agriculture et des Ressources Animales), a salué cette complémentarité : « Le projet est en phase avec le PSTA 5 (Plan Stratégique de Transformation de l’Agriculture). Il va contribuer à la plantation d’arbres fruitiers, à la sécurité alimentaire et au renforcement du rôle des femmes dans le développement durable. Le ministère est pleinement engagé à soutenir le projet FEREC. »
Ancrage local à Gahara : un lancement communautaire inspirant
Quelques jours après le lancement national, une cérémonie locale a été organisée le 17 juillet 2025 dans la cellule de Rubimba, secteur de Gahara, au cœur de la zone d’intervention du projet. Réunissant 122 participant-e-s, dont une majorité de femmes, cet événement a permis d’enraciner le projet dans la communauté.
Mme Janvière Mukandayisenga, Vice-Maire chargée des Affaires sociales du district de Kirehe, y a réaffirmé l’importance de ce projet pour les femmes rurales : « Le secteur de Gahara est souvent affecté par les aléas climatiques. Ce projet est une réponse adaptée. Saisissez cette opportunité, valorisez vos récoltes, plantez des arbres, et générez des revenus. »
Le lancement local a aussi mis en lumière l’enthousiasme des partenaires communautaires et l’engagement fort des membres de la coopérative COAIGA. M. Vedaste Mwenende, représentant d’ACORD Rwanda, a souligné l’appropriation croissante du projet par les femmes du secteur. Des initiatives comme la culture du soja, la transformation agroalimentaire, ou encore la mise en place de pépinières d’espèces agroforestières, ont été accueillies avec beaucoup d’intérêt.
Cela confirme la volonté des parties prenantes de bâtir une résilience climatique durable à partir des savoirs et de l’implication des communautés locales.
Une dynamique collective pour une transformation durable
Au-delà de sa portée environnementale, le projet FEREC s’inscrit dans une dynamique de transformation sociale et économique. Grâce à l’intégration d’activités communautaires comme l’Umuganda écologique, des formations agroécologiques sur le terrain, et le développement de technologies post-récolte écologiques, il promet de générer un impact durable.
La cérémonie s’est conclue sur une note d’engagement et de collaboration, avec un appel lancé aux partenaires, communautés locales et institutions pour accompagner la mise en œuvre du projet.
En définitive, le lancement du projet FEREC marque un tournant majeur dans l’engagement du Rwanda en faveur d’une résilience climatique inclusive, portée par les femmes. Ce projet n’est pas seulement une réponse aux défis environnementaux, mais aussi un vecteur d’autonomisation, de justice sociale et d’innovation locale. Les prochaines étapes incluront le déploiement des formations, le suivi participatif des impacts, et la valorisation des résultats auprès des communautés et des décideurs.