Dialogues autochtones : de la Bolivie au Canada

Au-delà du déroulement de leur séjour, cette initiative a permis de mesurer toute la portée d’un tel échange : elle a favorisé le partage de savoirs, ouvert des espaces de dialogues interculturel et mis en lumière des solutions inspirantes issues des communautés elles-mêmes. À une période où les enjeux climatiques et sociaux exigent des réponses collectives, cette visite a démontré la valeur d’une coopération ancrée dans l’apprentissage mutuel et la reconnaissance des savoirs traditionnels.

La délégation était composée de Patricia Patiño, directrice exécutive d’APCOB, et Mayerly Yaneth Rodríguez Cambara, jeune femme autochtone chiquitana engagée pour la justice climatique membre du collectif JUMA (Jóvenes Chiquitanos Unidos por el Medio Ambiente). APCOB est un partenaire de longue date du CECI, ayant collaboré tant dans le cadre du Programme de coopération volontaire (PCV) que du Programme Québec sans Frontières (QSF).

Renforcer les liens et partager les savoirs

Tout au long de leur séjour, les invitées ont participé à une série de rencontres destinées à favoriser l’échange d’expertises entre la Bolivie et le Canada dans un esprit d’apprentissage mutuel et réciproque. Un constat majeur en est ressorti : malgré la diversité de leurs contextes, les communautés autochtones du Canada et de la Bolivie font face à des défis similaires, notamment en matière de justice climatique, de reconnaissance des savoirs traditionnels et de défense des droits collectifs.

Leurs savoirs ancestraux, porteurs de vision et de résilience, trouvent un profond écho lorsque des mises en relations durables sont établies entre les communautés.

Ces rencontres ont permis d’explorer des convergences fortes autour de thématiques essentielles : justice climatique, égalité des genres, leadership féminin autochtone et préservation des savoirs traditionnels. Elles ont aussi mis en lumière l’importance de démarches ancrées dans la réciprocité et l’apprentissage mutuel.

Les représentantes d’APCOB ont souligné l’apport déterminant des volontaires du PCV et du QSF, dont les engagements contribuent à consolider les liens, soutenir les initiatives locales et enrichir les collaborations avec les organisations partenaires.

À cet égard, Lydia Biron, volontaire du CECI en Bolivie, a témoigné de son expérience lors d’une activité réalisée dans les locaux d’Affaires Mondiales Canada, bailleur de fonds du Programme de coopération volontaire du CECI.

L’exposition « Les matriarches de la forêt » est présentée jusqu’au 9 janvier 2026 à l’étage sous-terrain du Biodôme de Montréal. Elle invite le public à réfléchir aux femmes marquantes de leur vie : « Quel est le legs des femmes qui ont marqué votre vie en lien avec la nature ? Quelles actions souhaitez-vous poser pour protéger la nature et les générations futures ? » Vous pouvez répondre à votre tour ici : Les matriarches de la forêt. Cette exposition mobile va également être disponible lors de la COP30 au Brésil.

Le soir même, Patricia Patiño et Mayerly Yaneth Rodríguez Cambara ont participé à l’ouverture des Dialogues pour le climat en participant au panel sur le leadership féminin autochtone, soulignant le lien indissociable entre territoire, culture et climat. Ce panel politique a permis de réunir des membres du parlement, Alexandre Boulerice et Patrick Bonin, la mairesse de Verdun Marie-Andrée Mauger, Jean Lemire, émissaire aux changements climatiques au gouvernement du Québec ainsi que le chef de l’assemblée des Premières nations du Québec et du Labrador, Francis Verreault-Paul. La contribution de la délégation bolivienne a enrichi les échanges grâce à une perspective directement ancrée dans les réalités des communautés du bassin amazonien.

Vers un pont durable entre les communautés autochtones

Les échanges ont démontré tout le potentiel d’établir un pont durable entre les réalités autochtones du Canada et de la Bolivie. Les représentantes boliviennes ont mis en avant la richesse des approches autochtones en matière d’engagement communautaire et de résilience environnementale, tandis que les partenaires québécois et canadiens ont accueillie avec intérêt ces perspectives enracinées dans les vécus des communautés du bassin amazonien.

Pour donner suite à cet élan, une prochaine étape se dessine : la création d’une communauté de pratique virtuelle réunissant des actrices et acteurs autochtones du Canada, d’Amérique latine et d’Asie. Cet espace aura pour vocation de renforcer les liens, soutenir des échanges continus, et favoriser le partage de savoirs ancrés dans une perspective de collaboration durable et porteuse d’impact. 

  Le CECI remercie chaleureusement l’ensembles des organisations rencontrées pour leur accueil et leur engagement. Lorsque les communautés dialoguent, se reconnaissent et unissent leurs forces, de nouvelles possibilités émergent pour avancer ensemble vers la justice sociale et climatique.