Nouvelle

COP16 : la biodiversité en ligne de mire et l'engagement du CECI – promesses, défis et actions concrètes

Tous les pays

À la COP16, les dirigeant-e-s mondiaux se sont rassemblé-e-s pour trouver des solutions pour la lutte contre la perte de biodiversité. Les échanges n’ont malheureusement pas mené aux promesses attendues ; notamment, il n’y a toujours pas eu d’accord sur le financement des actions prévues. En attendant, la lutte contre la perte de biodiversité est plus que jamais essentielle, comment le CECI, avec ses partenaires, peut-il y contribuer ? Nos équipes avaient participé à la COP15 pour la biodiversité à Montréal l’année dernière, prenant la parole dans un panel pour souligner l'importance d'inclure concrètement les communautés locales dans la préservation de la biodiversité. Où en sommes-nous aujourd'hui ? Nous examinons ici les impacts potentiels des engagements pris et mettons en lumière les actions du CECI en faveur de la biodiversité.

En quoi les données sur la biodiversité sont-elles utiles pour les communautés, les gouvernements et le secteur privé ?

La collecte de données sur la biodiversité est un élément essentiel pour guider et évaluer les actions de conservation. En obtenant des données fiables, tous les acteurs – qu’il s’agisse des communautés locales, des gouvernements, ou du secteur privé – peuvent prendre des décisions éclairées pour préserver l’environnement et soutenir un développement durable.

  • Pour les communautés : Ces données peuvent les aider à gérer leurs ressources naturelles de manière plus durable. Au CECI, nous travaillons avec les communautés pour faciliter le croisement des savoirs scientifiques et des savoirs traditionnels. En choisissant ensemble des indicateurs de biodiversité, nous mettons en place des mécanismes de suivi participatif. Cela signifie que les communautés définissent elles-mêmes les éléments à observer, tels que les plantes ou les animaux clés, pour évaluer l'impact des pratiques de gestion sur leur environnement et sur leurs moyens de subsistance. Ce suivi permet aux communautés de prouver la valeur de leurs efforts ainsi que leur volonté de contribuer à la conservation ce qui pourrait leur permettre d’accéder à des incitatifs provenant par exemple du marché des crédits de biodiversité. Le suivi participatif de la biodiversité permet aussi aux communautés d’aider les spécialistes techniques et les chercheurs à identifier les espèces menacées, qui jouent un rôle essentiel dans leur stratégie de subsistance, afin qu’elles soient restaurées et/ou protégées.
  • Pour les gouvernements : Avec une meilleure compréhension des écosystèmes locaux, les gouvernements peuvent adapter leurs actions pour protéger la nature tout en soutenant le développement économique. Ils peuvent créer des politiques qui encouragent les investissements responsables dans la conservation, et les engagements pris lors des COP15 et COo16 vont dans ce sens, soulignant l’importance de la prise en compte de la biodiversité dans les décisions publiques.
  • Pour le secteur privé : Les entreprises peuvent utiliser ces données pour orienter leurs investissements vers des projets respectueux de la biodiversité, réduisant ainsi les risques associés à la dégradation de la nature. Avec le développement des crédits de biodiversité, le secteur privé sera ainsi incité à soutenir des initiatives locales qui restaurent et préservent la biodiversité.

Comment le CECI veille-t-il à ce que les activités de restauration et de conservation qu’il accompagne aient un réel impact sur la biodiversité ?

Au CECI, nous nous assurons, dans les projets qui incluent du travail en faveur de la biodiversité, que les activités de conservation ou de restauration mises en œuvre soient mesurées pour en évaluer les impacts sur la biodiversité. Pour cela, nous commençons par établir avec nos partenaires une situation de référence sur les sites d’intervention. Cette base permet aux différents acteurs du milieu de suivre l’évolution de la biodiversité sur ces sites grâce à des outils comme l’imagerie satellitaire, l’utilisation de caméras spécialisées, et des analyses ADN (ADN environnemental et Code-barre ADN).

Ensuite, des évaluations régulières sont réalisées afin de mesurer les changements. En prouvant l’impact de ces actions sur la conservation et le maintien de la biodiversité, les communautés et les partenaires peuvent même envisager de valoriser ces gains sous forme de crédits de biodiversité, pour soutenir des initiatives des communautés.

Quels projets concrets portent ces ambitions au CECI ?

Le CECI travaille sur plusieurs projets qui illustrent notre engagement pour la biodiversité. Par exemple :

  • Le projet de Solutions fondées sur la nature dans les Forêts Guinéennes d’Afrique de l’Ouest, qui appuie la réalisation d’inventaires de biodiversité avec l’ADN environnemental, le Code-barre ADN et le croisement avec les connaissances locales afin d’améliorer les données sur la biodiversité et ainsi démontrer la richesse exceptionnelle des paysages ciblés.[. Des partenaires de ce projet, l’UICN et iBOL, étaient justement présents à la COP16 cette année afin de partager ces initiatives et de créer des liens avec les acteurs gouvernementaux et du secteur privé dans la perspective de mener un projet pilote pour expérimenter le marché des crédits de biodiversité.
  • Le projet RÉELS, inspiré par cette composante du projet Forêts guinéennes est en train de développer une composante de connaissance de la biodiversité avec une méthodologie semblable en étroite collaboration avec les communautés locales du Burkina Faso et du Niger.
  • Le programme de coopération volontaire : En Bolivie, des volontaires ont appuyé des partenaires pour réaliser des projets pilotes à petite échelle visant à protéger la biodiversité, autant au niveau de l’Amazonie qu’en zones andines, puis dupliqué les résultats positifs en développant des guides de bonnes pratiques en matière d’agriculture familiale et d’aménagement durable de sites touristiques. Ils ont aussi mené une étude sur la fragilité de la biodiversité des milieux humides des Andes dans le but d’accompagner des partenaires locaux dans leur effort de plaidoyer afin de faire adopter un projet de loi pour la protection de ces milieux humides.

Ces initiatives illustrent comment les communautés locales peuvent jouer un rôle actif dans la préservation de leur environnement et de la nature, en concrétisant les engagements de la COP15 et ceux de la COP16 et en prouvant que la lutte pour la biodiversité se construit au quotidien.

Restez informé-e-s

Inscrivez-vous à l’infolettre et soyez les premier-ère-s informé-e-s !