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Tourisme : Nos partenaires du programme Uniterra en mission commerciale au Canada

Du 15 au 25 octobre 2017, le CECI et l’EUMC ont accueilli une délégation composée de six partenaires de leur programme de coopération internationale Uniterra œuvrant dans le secteur du tourisme. Organisée à l’occasion du Salon International Tourisme Voyages de Montréal, la mission commerciale visait en premier lieu à appuyer le développement des relations d’affaires des partenaires et à renforcer leurs capacités, mais elle leur a également permis d’échanger avec le public, notamment lors d’une conférence organisée au Monument-National. L’occasion de porter un regard privilégié sur des régions méconnues et des projets inspirants, alors que 2017 a été proclamé par les Nations Unies « Année Internationale du Tourisme Durable pour le Développement ».

Les images se sont succédé, toutes plus éblouissantes les unes que les autres : les glaciers du Kilimandjaro, la migration de centaines de milliers d’animaux sauvages dans la plaine du Serengeti, les silhouettes longilignes des Masaï, les eaux turquoise de Zanzibar – de quoi séduire immanquablement les visiteurs du Salon international du tourisme de Montréal venus assister à la conférence du Conseil du tourisme de Tanzanie (CTT). Au-delà de ces images iconiques pourtant, c’est une nouvelle tendance du tourisme national que les représentants du CTT était venus promouvoir.

Soutien au tourisme culturel en Tanzanie

Le tourisme culturel, qui repose sur l’implication directe des communautés dans la conception et l’organisation de tours visant à faire découvrir leurs traditions et partager leur vie quotidienne, connait un succès grandissant. « A l’origine, ce sont les Masaï qui, dans les années 90, ont noté l’intérêt des touristes à leur égard et ont souhaité, pour certains en tous cas, ouvrir leurs communautés aux visiteurs raconte Elirehema Maturo, le coordonnateur du programme qui accompagne et encadre les entreprises de tourisme culturel (ETC). Aujourd’hui, on en compte 66 dans tout le pays, issues d’une trentaine d’ethnies différentes ». Si ce tourisme connait une hausse de plus de 15% chaque année, et que l’on parle, pour les plus visitées, de revenus de plusieurs dizaines de milliers de dollars par an (dont une partie est versée dans un fonds de développement villageois), de nombreuses ETC peinent encore à attirer les touristes. 

Depuis 2015, une douzaine de volontaires du programme Uniterra ont donc travaillé dans chacune d’entre elles à améliorer et développer l’offre de produits mais aussi à accroître leur visibilité en ligne, notamment en développant une image de marque spécifique à chaque ETC et en formant leurs membres à l’utilisation des médias sociaux. Dans chaque communauté, une attention particulière a été portée à l’inclusion des femmes et des jeunes, au travers de formations et d’actions de sensibilisation, mais aussi par l’accompagnement régulier des ETC désireuses d’atteindre des objectifs précis – l’intégration de deux guides femmes d’ici la fin 2017 par exemple. Et si, dans la majorité des ETC, les femmes sont encore reléguées à des rôles d’appui, Devota Mdachi, la directrice générale du CTT, veut croire que les mentalités évoluent. « Aujourd’hui, six ETC sont dirigées par des femmes » souligne-t- elle.

Une mission de développement pour des partenaires aux profils variés

L’objectif du programme Uniterra est le même dans tous les pays où interviennent ses volontaires : appuyer le développement d’économies inclusives au bénéfice des femmes et des jeunes et faciliter la croissance et le changement dans les marchés qui ont un impact sur les personnes vulnérables et marginalisées. Comme en témoignait la diversité des partenaires invités à se joindre à la mission commerciale, ses champs d’intervention et ses interlocuteurs peuvent être très variés. 

Issus de six pays dans lesquels le CECI et l’EUMC soutiennent des projets menés dans le secteur du tourisme (Bolivie, Haïti, Pérou, Sri Lanka, Tanzanie et Vietnam), les partenaires représentaient autant une région tentant de se positionner comme nouvelle destination touristique qu’une école de formation professionnelle, une chaine hôtelière d’envergure internationale ou encore une instance municipale.

C’est avec le même intérêt pourtant que tous ont suivi les rencontres organisées pour eux à Montréal et Ottawa. Outre l’appui au développement de relations d’affaires, au travers du Salon International Tourisme Voyages de Montréal et l’organisation de multiples rencontres bilatérales avec des tours opérateurs et des agences de voyages, la mission visait à renforcer les capacités des partenaires invités. Ils ont bénéficié de formations dispensées entre autre par le Centre mondial d’excellence des destinations et la Société du réseau Economusée, et ont rencontré de nombreux acteurs du secteur touristique canadien dans un objectif d’échanges et de réflexion quant aux bonnes pratiques dont ils pourraient s’inspirer dans leur pays et champs d’action respectifs.

Renforcement des liens

Plusieurs d’entre eux ont également salué l’opportunité qui leur a été donnée, à Montréal comme à Ottawa, de pouvoir échanger longuement avec les responsables du programme Uniterra. Ils ont ainsi pu réfléchir ensemble à la stratégie mise en place et aux ajustements qui pourraient éventuellement être apportés pour accroître encore davantage les opportunités créées pour les femmes et les jeunes. Tous ont vu dans ces échanges la possibilité de renforcer un partenariat jugé essentiel dans le développement de leurs projets. 

L’haïtienne Linda C. Delain, présidente de la toute jeune Association touristique du Sud, créée en août 2017 afin de fédérer l’ensemble des acteurs du secteur, et identifier et structurer une offre de produits touristiques dans la région, estime que l’apport du programme Uniterra a été déterminant. « Sans l’appui des volontaires, je vous jure que l’association n’aurait jamais vu le jour ! » assure celle qui est aussi membre conseillère de la Chambre de Commerce des Femmes entrepreneures du Sud et gestionnaire d’un hôtel familial situé aux Cayes. « Cela fait des années qu’on essayait sans y parvenir. Le programme nous a fait découvrir ce qui avait été accompli de similaire dans le nord de l’île, nous a aidés à nous structurer, à monter nos statuts, à communiquer. Notre carence à nous, c’est la planification, le budget : nous n’avons pas cette culture. Nous avons besoin d’un accompagnement dans tous ces domaines pour créer une destination de qualité, prendre en charge le touriste, améliorer la formation de la main d’œuvre, la qualité des services etc. » a expliqué Linda C. Delain, en marge de son intervention à la conférence organisée le 18 octobre par le CECI au Monument-National. 

Le tourisme durable au service du développement 

Intitulé « Voyager autrement : quand le tourisme est au service du développement », l’évènement organisé en collaboration avec Village Monde, un membre associatif du CECI et partenaire du programme Uniterra, a rassemblé près d’une centaine de personnes intéressées à
mieux comprendre les impacts et les enjeux du tourisme durable. Animée par Marie Grégoire, la discussion a permis à Patricia Grossman Sáenz, directrice de l’agence de développement touristique La Paz Maravillosa (Bolivie), et Linda C. Delain, présidente de l’Association touristique du Sud (Haïti), de débattre des enjeux du tourisme durable, aux côtés de Tanya Lécuyer, volontaire du programme Uniterra et exploratrice de Village Monde au Guatemala. On y a parlé « pérennité », « authenticité », « respect ». 

Le péruvien Franco Ruiz, représentant d’un partenaire Uniterra de la région de San Martin qui cherche à imposer cette région de l’Amazonie péruvienne comme une nouvelle destination touristique, a évoqué la nécessité de la conscientisation. « C’est la première étape pour nous : faire prendre conscience à la population locale comme aux acteurs du secteur touristique et aux visiteurs, que nous n’avons pas d’autre choix que d’emprunter la voie du tourisme durable. Il faut se placer dans une vision à long terme tant pour nos ressources que pour l’impact sur les communautés » a assuré le jeune homme en présentant la toute nouvelle brochure de la province de Bellavista, réalisée grâce à l’appui de volontaires Uniterra. Elle recense notamment les ressources communautaires offertes aux visiteurs et présente de nouveaux produits touristiques susceptibles d’offrir des opportunités d’emploi et d’entrepreneuriat aux jeunes et aux femmes de la région. Suite à la visite d’un volontaire conseiller-évaluateur en tourisme, l’une des communautés de la région vient en outre de se voir décerner le label Village Monde – de quoi aider la région à asseoir son identité de destination touristique durable et solidaire.


Cette mission commerciale a été réalisée dans le cadre du programme Uniterra du CECI et de l’EUMC, avec l’appui financier du gouvernement du Canada par l’entremise d’Affaires mondiales Canada.

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