Nouvelle
Mise à disposition de kits d'hygiène menstruelle pour les adolescentes dans plusieurs lycées
Dans la région de Kayes, le taux d’absentéisme scolaire des adolescentes peut être expliqué en partie par leur manque d’information et de connaissances au sujet des menstruations et de leur bonne gestion en milieu scolaire et par la rareté, voir l’inexistence, d’infrastructures adéquates pour gérer leurs menstruations dans l’intimité et la dignité.
Les résultats d’une étude sur l’acceptabilité sociale d’un projet de distribution de kits de gestion de l’hygiène menstruelle menée en 2022 par une étudiante à la Maitrise en Santé Publique, option Santé Mondiale, dans quatre lycées des régions de Kayes et de Nioro (Bafoulabé Yélimané, Nioro et Diéma) ont démontré les difficultés auxquelles étaient confrontées les adolescentes pour la gestion de leur hygiène menstruelle (GHM) en milieu scolaire. L’insuffisance de toilettes propres et bien équipées, la distance entre celles-ci et les salles de classe, l’impossibilité de verrouiller les portes ou encore leur mixité en font un endroit inadapté et jugé non sécuritaire par les jeunes filles. De plus, parmi les quatre établissements scolaires, une seule avait une infirmerie fonctionnelle.
Cette étude a permis de conclure que l’utilisation des serviettes hygiéniques réutilisables était quelque chose de qui se faisait déjà pour plusieurs jeunes filles et que leur utilisation était tout à fait acceptable, mais que le matériel utilisé était inadéquat. En collaboration avec les autorités scolaires, le projet Yellen a donc appuyé techniquement le développement d’un modèle de serviette réutilisable et subventionné la confection locale de 10 000 serviettes. Dans une première phase, 4940 d’entre elles ont été mises à la disposition des adolescentes dans les établissements scolaires visés. Lors de cette première phase, chaque lycéenne a reçu 4 serviettes. Une nouvelle distribution sera effectuée au cours de la prochaine année scolaire.
Au cours des séances de distribution des kits, des démonstrations ont eu lieu, animées par la conseillère en Santé et droits sexuels et reproductifs (SDSR) du projet Yellen. Les bénéficiaires ont ainsi pu consolider leurs connaissances en matière d’hygiène menstruelle et plus particulièrement sur l’utilisation et l’entretien des serviettes hygiéniques.
En parallèle, une activité de conférence-débat sur la gestion de l’hygiène menstruelle réalisée sous l’impulsion de la Direction de l’Institut de formation de maîtres (IFM) a réuni 150 personnes (65 filles et 85 garçons). Celle-ci s’est focalisée sur la connaissance du cycle menstruel, le rôle des garçons dans la GHM et les méthodes recommandées pour la gestion des douleurs menstruelles. Plusieurs professeures et professeurs ont également bénéficié d’une formation sur la SDSR, l’Égalité de genre (EG) et les Violences basées sur le genre (VBG). Des représentantes et représentants des autorités politiques, administratives, de la société civile, du Chef de village et des services techniques de la santé ont assisté aux activités et témoigné leur soutien envers la SDSR.
À propos du projet Yellen :
Le projet Yellen « Droit et innovation en santé sexuelle et reproductive dans la région de Kayes au Mali » est un projet de coopération bilatérale entre les gouvernements du Mali et du Canada. Il est exécuté par un consortium canadien constitué de l’Unité de santé internationale du Centre hospitalier de l’Université de Montréal (USI – CHUM) et du Centre d’étude et de coopération internationale (CECI).
Ce projet vise à contribuer à la transformation des rapports inégaux entre les genres en matière de santé et droits sexuels et reproductifs (SDSR) des femmes et des adolescentes dans sept districts sanitaires de la région de Kayes (Bafoulabé, Diéma, Nioro, Oussoubidiagna, Sagabari, Séféto et Yélimané). Il repose sur l’hypothèse que l’augmentation du pouvoir décisionnel des femmes et adolescentes pour un meilleur contrôle de leur santé favorisera une demande accrue pour des services de qualité en santé sexuelle et reproductive (SSR) y compris pour les violences basées sur le genre (VBG) et la planification familiale (PF).
Le projet propose un modèle innovant de collaboration visant à harmoniser le travail des acteurs et actrices des services de santé, de la société civile, en particulier des groupes de femmes, et des collectivités décentralisées. Le projet Yellen bénéficie de l’appui financier du gouvernement du Canada accordé par l’entremise d’Affaires mondiales Canada.