Nouvelle
En mai 2020, suite à l’apparition de la COVID-19 en Haïti, les organisations féministes Solidarite Fanm Ayisyèn (SOFA), Fondation TOYA, Asosyasyon Fanm Soley d’Ayiti (AFASDA), Fanm Deside et Koòdinasyon Fanm Sid (KOFASID), sous la direction technique de Sabine Lamour (sociologue et Coordonnatrice générale de la SOFA), ont décidé de se mettre ensemble en vue de mener une étude visant à mesurer les impacts de la pandémie sur les violences basées sur le genre (VBG) ainsi que le pouvoir d’action des femmes. Pour mener cette étude, ces cinq associations féministes ont été appuyées par le CECI à travers le projet Voix et Leadership des Femmes (VLF) financé par le gouvernement Canadien par l’entremise d’Affaires Mondiale Canada (AMC).
En ligne avec leur identité d’organisations féministes visant à lutter contre les inégalités de sexe en Haïti, cette étude poursuivait les objectifs suivants :
La recherche a été conduite à partir d’une approche méthodologique qualitative et quantitative à visée compréhensive. Elle s’inscrit dans une approche intersectionnelle qui rapporte la façon dont les discriminations liées aux rapports de pouvoir s’imbriquent, se reproduisent et se maintiennent dans les réalités des femmes et des filles en Haïti pendant la pandémie. Les données de la recherche couvrent la période de 2018 à 2021. Ce, pour établir une comparaison entre les violences issues de différentes catégories de crise : politique, sanitaire ou sécuritaire.Les six grands résultats issus de l’étude sont :
1 - Au moment de l’apparition de la COVID-19 en Haïti, tous les acteurs/actrices de la société civile reconnaissent que l’État n’a pas pris les mesures adéquates pour protéger la population. Outre le manque criant d’infrastructures sanitaires auquel fait face le pays, la volonté politique pour éviter que le moins de personnes soient frappées par la maladie n’a pas été présente.
2 - Les effets socio-économiques néfastes de la COVID-19 ont frappé les femmes de plein fouet. De par la division sexuelle du travail dans notre société qui les confine dans le petit commerce, elles ont été parmi les premières affectées par les mesures gouvernementales et les premières à subir une chute de leurs revenus pendant la crise.
3 - Les organisations de la société civile travaillant sur les VBG ont su s’adapter aux exigences de la crise en se remodelant afin de continuer à offrir leurs services à la population. Bien que confrontées à des difficultés, elles ont su, avec l’appui de la coopération internationale, se montrer présentes dans les espaces délaissés par l’administration publique afin d’accompagner la population. Par exemple, les principales organisations de femmes ont rapidement développé des compétences dans la prise en charge à distance des femmes survivantes de violences.
4 - Les violences faites aux femmes et aux filles n’ont pas augmenté lors du confinement. Donc, le pic de violence attendu ne s’est pas réalisé. La majorité de la population n’était pas confinée. Les configurations de l’exercice de la violence pendant la période présentent des cas de violences domestiques au sein des couples qui étaient en confinement. La nouveauté en matière de violences faites aux femmes et aux filles vient du fait que les femmes des couples aisés ont sollicité l’aide des organisations féministes quand elles étaient confrontées à la violence domestique, ce qui ne se faisait pas auparavant. Les femmes sont plus susceptibles de subir des violences sexuelles et physiques dans les périodes de troubles politiques.
5 - Les données recueillies laissent percevoir une gestion individuelle de la crise, se traduisant par la formule se mèt kò ki veye kò. Les femmes ont joué un rôle essentiel en tant que pourvoyeuses de soins pour leurs proches et leurs familles en veillant à leur bien-être à tous les niveaux.
6 - La crise sanitaire a certes affaibli les individus, mais elle a aussi été porteuse d’opportunités, notamment pour les femmes et les organisations, réaffirmant ainsi leur pouvoir d’action.
Partant de ces résultats, les organisations partenaires ont défini un certain nombre d’actions en vue de renforcer leurs capacités d’appuyer les femmes et les filles dont le niveau de vulnérabilité augmente pendant les périodes de crises sanitaires, politiques et sécuritaires. Ces mesures incluent :
Ces actions visent à anticiper les violences issues de crises sanitaires, politiques ou sécuritaires à travers les actions de sensibilisation et de mobilisation communautaire qu’elle préconise ; mais aussi à mieux s’armer par rapport aux crises futures pour pouvoir être plus réactifs, notamment à travers un support à distance mieux organisé et mieux outillé.
En mai 2020, suite à l’apparition de la COVID-19 en Haïti, les organisations féministes Solidarite Fanm Ayisyèn (SOFA), Fondation TOYA, Asosyasyon Fanm Soley d’Ayiti (AFASDA), Fanm Deside et Koòdinasyon Fanm Sid (KOFASID), sous la direction technique de Sabine Lamour (sociologue et Coordonnatrice générale de la SOFA), ont décidé de se mettre ensemble en vue de mener une étude visant à mesurer les impacts de la pandémie sur les violences basées sur le genre (VBG) ainsi que le pouvoir d’action des femmes. Pour mener cette étude, ces cinq associations féministes ont été appuyées par le CECI à travers le projet Voix et Leadership des Femmes (VLF) financé par le gouvernement Canadien par l’entremise d’Affaires Mondiale Canada (AMC).
En ligne avec leur identité d’organisations féministes visant à lutter contre les inégalités de sexe en Haïti, cette étude poursuivait les objectifs suivants :
La recherche a été conduite à partir d’une approche méthodologique qualitative et quantitative à visée compréhensive. Elle s’inscrit dans une approche intersectionnelle qui rapporte la façon dont les discriminations liées aux rapports de pouvoir s’imbriquent, se reproduisent et se maintiennent dans les réalités des femmes et des filles en Haïti pendant la pandémie. Les données de la recherche couvrent la période de 2018 à 2021. Ce, pour établir une comparaison entre les violences issues de différentes catégories de crise : politique, sanitaire ou sécuritaire.Les six grands résultats issus de l’étude sont :
1 - Au moment de l’apparition de la COVID-19 en Haïti, tous les acteurs/actrices de la société civile reconnaissent que l’État n’a pas pris les mesures adéquates pour protéger la population. Outre le manque criant d’infrastructures sanitaires auquel fait face le pays, la volonté politique pour éviter que le moins de personnes soient frappées par la maladie n’a pas été présente.
2 - Les effets socio-économiques néfastes de la COVID-19 ont frappé les femmes de plein fouet. De par la division sexuelle du travail dans notre société qui les confine dans le petit commerce, elles ont été parmi les premières affectées par les mesures gouvernementales et les premières à subir une chute de leurs revenus pendant la crise.
3 - Les organisations de la société civile travaillant sur les VBG ont su s’adapter aux exigences de la crise en se remodelant afin de continuer à offrir leurs services à la population. Bien que confrontées à des difficultés, elles ont su, avec l’appui de la coopération internationale, se montrer présentes dans les espaces délaissés par l’administration publique afin d’accompagner la population. Par exemple, les principales organisations de femmes ont rapidement développé des compétences dans la prise en charge à distance des femmes survivantes de violences.
4 - Les violences faites aux femmes et aux filles n’ont pas augmenté lors du confinement. Donc, le pic de violence attendu ne s’est pas réalisé. La majorité de la population n’était pas confinée. Les configurations de l’exercice de la violence pendant la période présentent des cas de violences domestiques au sein des couples qui étaient en confinement. La nouveauté en matière de violences faites aux femmes et aux filles vient du fait que les femmes des couples aisés ont sollicité l’aide des organisations féministes quand elles étaient confrontées à la violence domestique, ce qui ne se faisait pas auparavant. Les femmes sont plus susceptibles de subir des violences sexuelles et physiques dans les périodes de troubles politiques.
5 - Les données recueillies laissent percevoir une gestion individuelle de la crise, se traduisant par la formule se mèt kò ki veye kò. Les femmes ont joué un rôle essentiel en tant que pourvoyeuses de soins pour leurs proches et leurs familles en veillant à leur bien-être à tous les niveaux.
6 - La crise sanitaire a certes affaibli les individus, mais elle a aussi été porteuse d’opportunités, notamment pour les femmes et les organisations, réaffirmant ainsi leur pouvoir d’action.
Partant de ces résultats, les organisations partenaires ont défini un certain nombre d’actions en vue de renforcer leurs capacités d’appuyer les femmes et les filles dont le niveau de vulnérabilité augmente pendant les périodes de crises sanitaires, politiques et sécuritaires. Ces mesures incluent :
Ces actions visent à anticiper les violences issues de crises sanitaires, politiques ou sécuritaires à travers les actions de sensibilisation et de mobilisation communautaire qu’elle préconise ; mais aussi à mieux s’armer par rapport aux crises futures pour pouvoir être plus réactifs, notamment à travers un support à distance mieux organisé et mieux outillé.