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Le volontariat pour la solidarité - IVCO 2024 Think Piece

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Le volontariat pour la solidarité - Le pouvoir du mentorat réciproque entre femmes pour susciter un changement transformateur

Cecilia Thompson, Nancy Lafrance, Marcela Vallejos

L’article de réflexion "Le volontariat pour la solidarité : le pouvoir du mentorat réciproque entre femmes pour susciter un changement transformateur", rédigé par Cecilia Thompson, Nancy Lafrance et Marcela Vallejos du CECI, explore comment le volontariat peut dépasser la simple notion de don pour favoriser une croissance mutuelle et des collaborations réciproques. Les auteures mettent en lumière des exemples innovants, tels que le mentorat réciproque entre femmes du Nord et du Sud global, ainsi que des partenariats horizontaux et équitables entre organisations pour relever des défis communs.

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Comment le pouvoir du volontariat pour la solidarité peut-il aller au-delà du simple fait de donner, en favorisant la croissance mutuelle, l'apprentissage et les collaborations réciproques ?

Depuis des décennies, les organisations internationales de coopération volontaire mobilisent des individus pour soutenir les initiatives de développement d'organisations partenaires et assurent un financement gouvernemental durable en raison de leurs résultats avérés en matière de développement et d’engagement du public. Bien que leurs programmes restent pertinents, dans un monde caractérisé par des crises et des défis qui s'entrecroisent, ces derniers doivent s'adapter pour mieux gérer les déséquilibres de pouvoir et susciter des changements transformateurs.

Un changement transformateur peut se produire lorsque le volontariat est ancré dans une collaboration réciproque entre des individus et des organisations partageant des intérêts et des objectifs communs. Cet article de réflexion présente des exemples novateurs d'une telle collaboration :

  • Le mentorat réciproque entre femmes du Nord global et du Sud global, dans le cadre duquel les participantes contribuent à parts égales, chacune assumant le rôle de mentor et de mentorée.
  • Les relations horizontales et équitables entre organisations du Sud global et du Nord global, qui collaborent pour relever des défis communs.

Ces relations visent à transcender les dynamiques de pouvoir enracinées et apporter une plus-value aux individus et aux organisations participantes, en agissant comme un levier pour rejoindre et interagir avec un public plus large, et en forgeant des liens humains plus forts, que par le biais de modèles de volontariat traditionnels.

L'initiative Femmes entrepreneures solidaires

Un exemple porteur est l'initiative "Femmes entrepreneures solidaires", qui est mise en œuvre dans le cadre du programme de coopération volontaire du CECI (Centre d'étude et de coopération internationale) et qui est financée par le gouvernement du Canada. Le programme associe des femmes entrepreneures canadiennes volontaires à des femmes entrepreneures du Sud global. Il associe également des organisations canadiennes à des organisations du Sud global qui influencent l'écosystème de l’entreprenariat féminin.

Le programme vise à relever les défis de genre, tels que le manque d'accès au crédit et à des produits, services et réseaux adaptés. Les femmes entrepreneures sont souvent confrontées à l'isolement et à des défis plus importants que les hommes, car elles doivent concilier leurs obligations professionnelles et des normes sociales et culturelles discriminatoires tout en gérant leur entreprise. L'initiative encourage la solidarité entre les femmes entrepreneures et les organisations partenaires au Canada et dans le Sud global, en transformant l'écosystème entrepreneurial en un écosystème propice, adapté et favorable aux femmes entrepreneures. L’initiative vise à déplacer la dynamique d’une relation hiérarchique entre ‘donneurs’ et ‘receveurs’ vers des échanges horizontaux plus riches d'expérience, de savoir-faire, de questionnement analytique et d'écoute active.

Pilotée avec succès par des femmes entrepreneures en Bolivie et au Sénégal, avec leurs homologues canadiennes, cette initiative se centre sur l'échange mutuel d'expertise, d'expérience et de compétences entre des femmes entrepreneures de même sensibilité et entre des entreprises et des organisations de soutien, telles que les chambres de commerce. Grâce au mentorat réciproque, les entreprises menées par des femmes, basées au Canada et dans le Sud global, sont appelées à devenir plus résilientes, innovantes, compétitives, socialement responsables et mieux équipées pour naviguer et s'adapter aux crises et aux environnements en évolution rapide. Ce modèle de mentorat réciproque est motivé par l'intérêt des femmes entrepreneures à s'engager dans des échanges mutuels basés sur le respect, la solidarité, l'engagement, le partage d'expériences et de compétences, qui, à leur tour, impulsent le développement de rôles de leadership au sein des entreprises, des organisations et des communautés.

L'initiative pilote du CECI facilite ces échanges mutuels. Les femmes entrepreneures canadiennes ont rapporté avoir gagné en confiance, en compétences de gestion, en réflexion stratégique, en capacité de réseautage et en compréhension des marchés internationaux. D'autre part, les femmes entrepreneures boliviennes et sénégalaises ont signalé une amélioration de leurs capacités de leadership, une meilleure compréhension de l'intelligence artificielle et une amélioration de leurs compétences en matière de communication stratégique. Cette collaboration a également conduit à l'adoption de modèles d'entreprise plus durables sur le plan environnemental et au renforcement des réseaux organisationnels et commerciaux, ce qui s'est traduit par un engagement accru du public.

Les études démontrent que les femmes entrepreneures qui bénéficient de programmes de mentorat, en particulier de mentorat entre femmes, ont tendance à mieux réussir que celles qui n'en bénéficient pas. Les modèles d’affaires centrés sur les femmes peuvent induire un impact social et environnemental, favoriser le développement communautaire et réduire la pauvreté. Ils peuvent renforcer les services communautaires, améliorer la santé, le niveau de vie et le bien-être et renforcer le pouvoir des femmes de revendiquer leurs droits et de faire progresser l'égalité entre les hommes et les femmes.

Impacts du mentorat réciproque entre femmes

L'expérience du modèle de mentorat réciproque des femmes met en lumière quatre domaines dans lesquels des changements de paradigme sont nécessaires dans le secteur du volontariat et du développement. Ceux-ci nécessitent une remise en question permanente et un renforcement des efforts de collaboration pour reconnaître, déconstruire et attaquer les déséquilibres de pouvoir existants, en créant des espaces pour les individus et les organisations où les relations horizontales peuvent prospérer.

  1. Modalités du volontariat : Les volontaires sont mis en relation sur la base de leur compatibilité, d'objectifs communs, de parcours et d'expériences entrepreneuriales similaires, d'une croissance mutuelle, du respect et de la confidentialité, ainsi que de la curiosité et de l'inspiration. Leurs relations sont facilitées par des opportunités de connexion virtuelles et en personne, qu'elles soient nord-sud, sud-nord, sud-sud ou nationales.
  2. Connexions de personne-à-personne : Les liens formés dans le cadre d'un mentorat réciproque sont personnels et professionnels et conduisent à un enrichissement mutuel. Les réseaux renforcés soutiennent des relations entrepreneuriales vitales, des opportunités d'emploi local, des partenariats, l'accès à de nouveaux marchés et des pratiques d'approvisionnement respectueuses de l'environnement. Le parrainage de femmes de la diaspora avec des femmes entrepreneures de leur pays d'origine peut s'avérer particulièrement fructueux.
  3. Engagement du public : Les actions collectives sur des questions contemporaines entre partenaires du Sud global et du Nord global peuvent amplifier l'impact des résultats du développement. Cet objectif est atteint grâce à des stratégies de communication communes, à la mise en réseau et à la co-création d'initiatives innovantes entre divers acteurs, notamment les institutions financières, les chambres de commerce et la société civile.
  4. Intelligence artificielle (IA) et technologies de l'information (TI) : L'IA et les TI ont le potentiel de révolutionner les modalités du volontariat, les méthodes de travail et les relations, en offrant des parcours d'apprentissage adaptatifs, des perspectives fondées sur des données, des recommandations de ressources et des mécanismes de rétroaction. Cela peut augmenter le volume et la valeur des relations réciproques entre les femmes entrepreneures et les organisations.

Le volontariat pour la solidarité par le mentorat réciproque et des partenariats organisationnels équitables a le potentiel de susciter un changement transformateur, amplifiant l'impact du développement au-delà des frontières. En favorisant les relations interpersonnelles et organisationnelles fondées sur des intérêts communs et des défis partagés, l'engagement du public peut accroître sa portée et son impact. Il s'agit également d'exploiter le vaste potentiel du secteur privé, qui joue un rôle crucial dans l'obtention de résultats durables en matière de développement. Collectivement, un écosystème dynamique d'apprentissage mutuel, de soutien et de collaboration peut être créé, entraînant des changements significatifs pour un avenir meilleur pour tous-te-s.

Autrices : 

Cecilia Thompson : Chargée de projet et spécialiste en égalité femmes-hommes au CECI.

Nancy Lafrance : Juriste expérimentée en développement international, directrice du Programme de coopération volontaire du CECI.

Marcela Vallejos : Directrice du CECI pour la Bolivie et l'Amérique 

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