Nouvelle
Suivant une démarche holistique et féministe, ÉDUFAM met en œuvre des approches innovantes au niveau individuel, du ménage, de l’école et de la communauté pour toucher plus de 22 000 filles, adolescentes et femmes en République démocratique du Congo, au Rwanda, et au Burundi.
Les trois principales approches innovantes mises en avant par ÉDUFAM sont 1) le système d’accompagnement individualisé, 2) les contrats sociaux, et 3) le modèle des centres d’excellence / écoles sensibles au genre.
Le système d’accompagnement individualisé permet le suivi personnalisé de 3 300 filles et adolescentes particulièrement vulnérables par un réseau de 100 femmes relais communautaires formées en intervention féministe. Un recensement en amont du projet, au niveau individuel et des ménages, a permis d’identifier ces filles selon un index de vulnérabilité préalablement établi. Pour chacune des filles et adolescentes ciblées, un plan d’accompagnement individuel est élaboré avec elles, selon leurs situation, obstacles spécifiques et aspirations par rapport à leur parcours éducatif. Ce suivi régulier offert par les femmes relais communautaires permet à ces filles vulnérables d’être accompagnées de diverses façons, soit pour réintégrer ou intégrer l’école, notamment grâce à des initiatives de rattrapage scolaire, pour intégrer un programme de formation et d’insertion professionnelle pour les jeunes femmes (plus âgées) déscolarisées pour qui il n’est pas possible de réintégrer l’école, ou pour poursuivre la scolarisation pour les filles particulièrement à risque d’abandon scolaire, en les appuyant avec des bourses de scolarisation, des kits scolaires, ou encore des initiatives de mentorat. Les bourses de scolarisation visent notamment à encourager les filles à poursuivre leurs études dans les filières de sciences, mathématiques et technologie (SMT) du cycle supérieur du secondaire, et à s’assurer de leur réussite dans les années charnières ou d’examens gouvernementaux.
À la fin de la deuxième année du projet, des résultats peuvent déjà être attribués à cette approche innovante :
Les contrats sociaux sont issus d’une approche existante de résolution de conflits, adaptée dans le cadre du projet ÉDUFAM pour accompagner les communautés à faire face aux enjeux et barrières qui entravent les droits des filles, adolescentes et femmes, notamment dans l’accès et le maintien à l’école. Il s’agit d’un processus participatif où toutes les parties prenantes d’une communauté sont impliquées, notamment les personnes d’influence (leaders politiques, religieux, etc.) et qui génère des documents écrits et traduits dans les langues locales présentant les engagements concrets pris par la communauté pour réduire voire éliminer les barrières sociales et structurelles à l’éducation des filles. Le but de ces contrats sociaux est ainsi de replacer la responsabilité des communautés au cœur des actions et d’encourager la redevabilité sociale en lien avec ces engagements pour que l’éducation des filles et le respect de leurs droits deviennent une priorité pour toute la communauté. L’application de chaque contrat social est garantie par un comité de suivi composé de 25 à 30 personnes, élues, formées et équipées pour mettre en œuvre un système d’alerte, de rapportage et d’application des engagements des contrats sociaux, dans les communautés hôtes et réfugiées. À ce jour, les résultats suivants peuvent être attribués à cette approche innovante :
Les centres d’excellence / écoles sensibles au genre sont le fruit d’un modèle développé par le FAWE (Forum for African Women Educationalists), partenaire du projet ÉDUFAM, qui vise à transformer des écoles ordinaires en écoles sensibles au genre. Les écoles doivent offrir une éducation de qualité et prêter attention aux dimensions physique, académique et sociale de l’éducation des filles et des garçons, afin de favoriser une plus grande rétention et performance des filles et des adolescentes. Le projet ÉDUFAM s’inspire de cette approche auprès de 24 écoles ciblées au Rwanda, au Burundi, et en RDC.
Pour ce faire, ÉDUFAM accompagne les écoles dans la mise en place des huit critères établis par FAWE permettant de devenir une école sensible au genre :
Les résultats suivants traduisent l’impact positif de cette approche innovante :
Globalement, la complémentarité de ces trois approches innovantes a amélioré l’autonomisation des filles, adolescentes et femmes de 15 % après deux ans de mise en œuvre du projet. ÉDUFAM nous permet d’envisager de résultats encore plus prometteurs d’ici la fin du projet en 2024 afin de contribuer à l’atteinte des engagements de la Déclaration de Charlevoix sur l’éducation de qualité pour les filles, les adolescentes et les femmes dans les pays en développement.