Nouvelle
Le CECI a ainsi appuyé le développement des six coopératives membres de l’Union régionale des femmes étuveuses de riz des Collines (URFER-C), partenaire principal du projet représentant plus de 1 500 travailleuses, afin d’accroître leur productivité, leur compétitivité et leur rendement. Nous avons accompagné la modernisation de leurs équipements, appuyé l’optimisation de leurs processus de production et de distribution, facilité leur accès à des crédits financiers et contribué à l’amélioration de leur gouvernance et gestion financière et administrative, notamment avec l’appui de personnes volontaires canadiennes.
Grâce à ces avancées, les organisations partenaires se sont professionnalisées, ont gagné en crédibilité et accèdent à des marchés plus larges.
Depuis le début du projet, les quantités de riz étuvé vendues chaque année par les structures partenaires ont ainsi été multipliées par plus de 10, jusqu’à atteindre 335 tonnes en 2022.
Le CECI a promu l’utilisation de techniques de production et de transformation du riz respectueuses de l’environnement béninois et adaptées aux changements climatiques, afin de garantir la résilience des écosystèmes et la sécurité alimentaire des populations. Ces nouvelles techniques, mises en application par plus de 60 % des 970 personnes formées (dont 623 femmes), ont permis de doubler la production de riz paddy depuis 2017.
L’année dernière, un cinquième centre de transformation communal a été construit à Savalou. Associées à quatre sites d’irrigation, ces infrastructures permettent aux femmes étuveuses de disposer de moyens de production modernes et plus respectueux de l’environnement, d’être moins impactées par les variations des pluies et ainsi d’améliorer les rendements et la qualité de leur production.
Au-delà des outils techniques, nous avons facilité également l’accès des femmes étuveuses à une alphabétisation fonctionnelle. Capables de lire et d’écrire en français, elles peuvent désormais s’informer, communiquer, planifier et suivre leurs activités plus aisément, ce qui améliore l’organisation et la gouvernance des coopératives. Cette alphabétisation dépasse même le cadre professionnel et leur apporte plus d’autonomie dans leur vie personnelle, renforçant leur confiance en elles et leur capacité à prendre des initiatives.
532 personnes dont 506 femmes étuveuses de riz ont bénéficié de formations d’alphabétisation.
Ces changements ont également permis, avec l’appui du CECI, de transformer la gestion financière traditionnelle des structures partenaires, qui s’appuie désormais sur un système informatisé et des procédures administratives, comptables et financières améliorées.
« Toutes ces actions ont contribué à bâtir aujourd’hui dans cette région du Bénin, un exemple type d’entreprenariat féminin à succès » - extrait de l’article « Les femmes étuveuses dans l’attente d’un marché sécurisé », 24h au Bénin
Fidèles à nos valeurs, nous agissons par ailleurs pour transformer durablement l’environnement sociétal dans lequel évoluent les femmes béninoises et réduire les inégalités entre les femmes et les hommes. Les hommes de la filière riz sont particulièrement visés, pour en faire des alliés, notamment par le biais de la promotion des masculinités positives. Les changements de perception générés, associés à un leadership accru des femmes impliquées dans le projet permettent à ces dernières d’être mieux représentées dans les cadres de concertation de la filière et de participer davantage au dialogue politique pour défendre leurs intérêts. Elles ne craignent plus d’exprimer leurs idées et d’argumenter, dans un contexte professionnel comme personnel (réunions de village, familles etc.) ; une évolution majeure dans les dynamiques de genre au Bénin.
En 2023, dans les structures mixtes de producteurs-trices appuyées par le projet, en moyenne, 37 % des postes des instances décisionnelles sont occupés par les femmes, dont certaines assument des fonctions stratégiques telles que présidente, trésorière ou encore secrétaire. En 2017, les femmes n’occupaient que 25 % de ces postes.
« Aujourd’hui, la peur du jugement, la crainte de parler…tout ça s’est envolé. On prend la parole devant n’importe quel public, même les autorités. La femme connait ses droits et elles les réclament, etc. Nous ne sommes plus les mêmes qu’il y a quatre ans […] » Cyprienne DOSSOU, commune de Glazoué