Burkina Faso : Kanyili Kéya, un modèle de résilience et d'autonomie

Kanyili Kéya, 40 ans, est une femme déterminée, mariée et mère de quatre enfants. Passionnée de couture, elle avait suivi une formation de quatre ans à Ouagadougou. Pourtant, en raison de sa mobilité réduite et du manque de ressources, elle éprouvait de grandes difficultés à exercer pleinement son métier. Sans le matériel nécessaire, elle devait s'endetter pour acheter ses fournitures, et la distance avec les fournisseurs compliquait encore davantage son travail.

Son parcours a pris un tournant décisif lorsqu'elle a rejoint l'Association pour l'épanouissement des femmes et enfants en situation de handicap du Burkina (AEFEHB). Avec ce projet mené en collaboration avec le CECI pour le soutien des droits et l'autonomisation économique, elle a pu constituer un stock de matières premières, lui permettant ainsi d'éviter l'endettement. En seulement six mois, ses revenus ont triplé. « Avant, je gagnais seulement 250 francs CFA par jour, maintenant je gagne 750 francs CFA », raconte-t-elle avec fierté.

Cette augmentation significative de ses revenus lui a permis de renforcer la gestion de son activité. Son chiffre d'affaires annuel a doublé, et grâce à une formation en gestion financière, elle administre son entreprise avec rigueur. En tenant un livre de comptes, elle distingue clairement ses dépenses personnelles de celles de son activité professionnelle, ce qui lui offre une meilleure maîtrise de ses finances.

Au-delà de l'impact économique, cette transformation a renforcé sa place au sein de sa famille et de sa communauté. « Aujourd'hui, je suis consultée pour toutes les décisions importantes, et je contribue financièrement au ménage », explique-t-elle. Se sentant valorisée et confiante en l'avenir, Kanyili ne compte pas s'arrêter là.

Son ambition est claire : agrandir son atelier, ouvrir un espace de vente et soutenir d'autres femmes en situation de handicap pour qu'elles puissent, elles aussi, acquérir leur autonomie économique. Son parcours illustre avec force que l'inclusion économique des femmes en situation de handicap est non seulement possible, mais essentielle pour une société plus juste et prospère.