Nouvelle
Tous les étudiantes et les étudiants ne seraient pas partants pour aller passer leurs vacances d’été à travailler sur des rapports de recherche sur le tourisme durable. Mais les 21 participant-e-s du Séminaire international 2017 en Bolivie n’ont pas hésité une seconde. Ils ont volontiers renoncé à leurs projets de vacances car ils savaient que ces rapports allaient pouvoir être utiles à celles et ceux qui œuvrent pour faire avancer les efforts de développement local.
Alors que les températures commençaient à augmenter au Canada, les 11 étudiantes canadiennes ont ressorti leurs manteaux d’hiver et ont embarqué dans un avion pour rejoindre 10 de leurs homologues boliviens. En arrivant à La Paz, la capitale administrative de Bolivie, les étudiantes se sont retrouvés à 3 600 mètres au-dessus du niveau de la mer, où la température moyenne oscillait aux alentours des 15 degrés celsius. Mais le changement d’altitude et de climat n’a guère affecté leur moral. Durant quatre semaines, les séminaristes ont travaillé sans relâche pour réfléchir aux enjeux et aux opportunités identifiés par les personnes travaillant dans le secteur du tourisme en Bolivie.
Aujourd’hui, ce secteur représente moins de 7% du PIB du pays. La Bolivie a pourtant beaucoup à offrir aux voyageurs potentiels, tels que la diversité de ses paysages et la richesse de sa culture, qui pourraient tous deux être mis à profit pour créer davantage de débouchés économiques pour les Boliviens.
Divisés en trois groupes de recherches, les 21 séminaristes ont cherché à mieux comprendre comment les communautés de Pampalarama et Llaullini, toutes deux situées à moins de deux heures de La Paz, pourraient accroître leur attrait et bénéficier plus largement du tourisme durable. À l’heure actuelle, ces communautés dépendent principalement de l’élevage de camélidés (tels que les lamas et les alpacas) et de moutons. Elles tirent également profit d’occasions d’emploi en lien avec l’exploitation de la tourbe, des mines et des barrages hydroélectriques, mais elles ne profitent pas pleinement de leur potentiel touristique.
Chaque groupe d’étudiants a choisi d’aborder cette question sous un angle différent. À Llaullini, où le tourisme dans le village est quasi-inexistant, mais florissant au Huayna Potosi avoisinant, le groupe de recherche s’est intéressé au potentiel inexploité d’un tourisme communautaire et durable. À Pampalarama, où il existe déjà une éco-auberge, l’un des groupes a examiné la façon dont le tourisme est actuellement géré (avec une emphase sur la durabilité et l’inclusion communautaire), alors que l’autre a exploré le potentiel unique de l’inclusion des jeunes.
Après avoir posé leurs hypothèses et établi des indicateurs qui leur ont permis de confirmer ou d’infirmer ces premières, les participants ont développé des méthodes (p. ex. sondages, entretiens semi-dirigés, groupes de discussion et observation) dont ils se sont servis pour collecter des données lors de leur séjour de recherche sur le terrain. Une fois leurs recherches terminées, ils se sont attelés à la rédaction des rapports, qui ont ensuite été présentés et soumis aux partenaires locaux du programme Uniterra*, et en particulier aux représentants La Paz Maravillosa, l’agence municipale de développement touristique.
Les rapports rédigés par les 21 jeunes leaders présentent une analyse des failles et des opportunités pour l’activité touristique dans les communautés de Pampalarama et Llaulluni. Ils contiennent des recommandations clés concernant la protection de l’environnement; la communication et marketing; l’inclusion des jeunes; les infrastructures et le transport; le renforcement des capacités pour les prestataires de services touristiques (p. ex. pour la manipulation des aliments, le service à la clientèle, le service de guides et les langues étrangères); l’établissement de relations entre communautés et avec d’autres organisations; ou encore l’impératif d’une gestion responsable avec une vision à long terme.
L’engagement, le dynamisme et l’esprit innovateur de ces jeunes, qui est l’essence même du Séminaire international, a été absolument incroyable au cours de ces quatre semaines de travail intensif. Les recommandations audacieuses et novatrices qu’ils laissent derrière eux sont le fruit d’un effort de recherche et d’analyse extrêmement rigoureux. Ces recommandations seront soigneusement étudiées et mises en œuvre au cours des mois et des années à venir, en collaboration avec les partenaires locaux du programme Uniterra.
Le Séminaire international n°71 a été occasion d’apprentissage inoubliable pour les 21 participants de cette année. Depuis 1948, le Séminaire offre un espace permettant aux jeunes de construire des ponts vers un monde plus équitable, inclusif, durable et créatif. Il aide également les jeunes à renforcer leurs compétences en leadership et à devenir des défenseurs du développement dans leurs domaines d’études et dans leurs communauté.
Un grand merci aux participant-e-s de cette année!
Article écrit par Cécile Robert, coordonnatrice du Séminaire international
* Uniterra est un programme canadien de coopération internationale, mis en œuvre conjointement par le CECI et l'EUMC. Dans le cadre du programme, 600 volontaires contribuent chaque année au changement positif et durable vers un monde plus égalitaire, en consacrant de quelques semaines à deux ans de leur vie à un travail volontaire à l’international. Le programme permet aussi d’impliquer des Canadiennes et Canadiens et ainsi de jouer un rôle actif dans la lutte contre la pauvreté.
Le programme Uniterra bénéficie de l'appui financier du gouvernement du Canada, par l'entremise d'Affaires mondiales Canada.