Sommes-nous notre propre ennemie?

Souvent, et j’en fais partie, nous nous empêchons de faire certaines activités par peur de ne pas être à la hauteur. J’ai beaucoup réfléchi avant de m’inscrire à mon stage en Bolivie à distance. Je ne sentais pas que je serais à la hauteur de leur attente, que j’avais les connaissances nécessaires pour les appuyer dans leurs enjeux sociopolitiques, en bref que je n’aurais pas les aptitudes nécessaires pour accomplir la tâche. Je n’avais jamais travaillé avec une ONG, je n’avais jamais abordé le sujet d’entrepreneuriat féminin, sauf peut-être une ou deux fois dans une classe à l’université, je me demander alors comment une jeune étudiante en sa troisième année pourrait vraiment faire un changement. Ma peur d’être perçu comme un « white savior » - un terme assez reconnu dans le domaine du développement international lorsque les pays développés se perçoivent comme les sauveurs de pays en voie de développement - prenait aussi le dessus sur ma décision spécialement avec le contexte à distance infligé par la pandémie. Heureusement, à la dernière minute, je me suis rendu compte que participer à ce programme avait plus de facteurs positifs, pour moi et pour le pays d’accueil. Une expérience comme celle-ci ne se présente pas à tout le monde, je me devais de la prendre, spécialement du haut fait que pas beaucoup d’étudiants canadiens parlent espagnol ainsi limitant la quantité d’aide que les pays hispanophones en Amérique du Sud peuvent recevoir. 

Rencontrant ma superviseure j’ai rencontré un autre obstacle, j’allais travailler toute seule! Je ne pouvais pas le stress prendre le dessus sur mes aptitudes, j’ai du donc rapidement me ressaisir et commencer à faire de la recherche et commencer à travailler autonomement pour combler les attentes déterminées. J’ai vite réalisé que je n’avais pas besoin d’être une experte dans le domaine de l’entrepreneuriat féminin, ou être une experte du contexte local, ou d’avoir de l’expérience de travail en développement international. Tout peut s’apprendre avec la bonne volonté et motivation. Cette expérience de stage m’a fait surpasser ma peur de ne pas être à la hauteur, puisque je sais que j’ai la motivation d’apprendre, puisque je sais que je veux faire partie du changement.