Témoignage

Pourquoi diantre être volontaire dans ces conditions?

Haïti
Publié par : Annick Gosselin

Parce que c’est la vie!

Je débute en juin 2021 un mandat d’un an en Haïti avec le CECI.

Oui, malgré la COVID!

Oui, malgré les risques d’enlèvements!

Oui, malgré les guerres de gangs, les référendums et les élections!

Pourquoi?

Parce que c’est la vie. Je suis d’accord, c’est n’est pas celle de la majorité des habitants de l’hémisphère nord. Mais c’est celle des millions de personnes dans le monde et en Haïti.

C’est leur vie. Ils y vivent leur vie de famille, les pères jouent dans l’eau avec leurs enfants. Les couples s’aiment et se marient souhaitant le meilleur pour les enfants qu’ils auront peut-être. Les voisins prennent soient les uns des autres. Ceux qui travaillent font ce qu’ils peuvent pour ceux qui n’ont pas cette chance.

C’est leur vie. Les entrepreneurs luttent pour leurs entreprises. Les marchandes pour vendre. Les enseignants pour transmettre. Les agricultrices pour cultiver malgré le temps qu’il fait.

C’est leur vie. Ils préparent les repas, lavent les vêtements, nettoient les maisons.

En quoi est-ce différent des autres pays? Bien, pas tant que ça.

La différence, c’est l’incertitude! Celle de ne pas savoir de quoi la prochaine heure sera faite ni de quoi la route sera jonchée. L’incertitude demande un lâcher-prise et un retour au moment présent, à ceux qui nous entourent dans ce moment.

Est-ce si différent du nord? Oui, car le nord a obnubilé l’incertitude. Il ne la veut pas. On ne veut pas savoir d’où vient la nourriture que l’on mange, surtout pas la viande. On ne veut pas savoir que la mort peut nous attendre à un tournant. On ne veut pas savoir que les accidents, la maladie peuvent nous faire prendre des pauses non désirées et perdre une personne chère. Ici, c’est tous les jours que nous en sommes rappelés.

C’est la vie! Il ne faut pas l’oublier. Le beau comme le moins beau, c’est ce qui la rend si chère.

Moi, j’ai décidé de partager la leur, la vie de million haïtiens parce que justement, c’est la vie. Ils la vivent du mieux qu’ils peuvent, ils la vivent comme tout le monde. Moi, de la partager, c’est ma façon de les encourager. Moi, ça me rapproche de la vie.

Il y a 25 ans que je fais du volontariat dans les pays en développement. Au début, je disais souvent à la blague que c’est parce que je trouve le Canada ennuyant. En effet, aller à la banque c’est l’affaire de 15-20 minutes maximum. Ici, surtout ces temps-ci, c’est une journée de congé qu’il faut prendre pour les procédures, les temps d’attente avec toutes les précautions de se déplacer comme si l’on était dans un camion de transport d’argent. Nul besoin d’un abonnement à la Ronde (parc d’attractions) ou de faire des sports extrêmes. Il suffit de vaquer à ses occupations.

Ici, c’est la vie quotidienne. Les gens arrivent à y vivre, ils n’ont pas le choix. Pourquoi ne serais-je pas capable moi aussi? Pourquoi ne pourrais je pas marcher avec eux et parler avec eux, leur démontrer une solidarité par ma seule présence? C’est de cette marche ensemble, de ce partage que nait la force de part et d’autre de passer à travers des situations très difficiles. C’est simplement ma participation à la grande fraternité humaine. Accepter de faire partie de l’humanité, c’est faire partie du bon et du mauvais. C’est ce lien d’âme que je forge avec ceux que je rencontre.

Peut-être, lors de ces échanges, ils pourront décider si mes expériences et mes connaissances peuvent leur être utiles. Alors, je les partagerais avec plaisir pour construire ensemble un pays à leurs espérances.

En prime, je vais travailler dans une organisation, GAFE-Haïti, qui fait de la sensibilisation à l’environnement, mon dada dans ma vie quotidienne, demandez à mon fils! Je vais également travailler au projet Klima pour la lutte contre les changements climatiques.

Si le cœur vous en dit vous pourrez suivre dans ce blogue notre marche pour un meilleur environnement en Haïti.

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