Au Sénégal, l’agriculture emploie près de 70% de la population active. Bien arrosé par différents cours d’eau dont le fleuve Sénégal, le fleuve Gambie et le fleuve Casamance, le pays dispose d’importantes réserves en ressources hydriques, de terres arables de qualité, d’un climat assez clément et d’une main d’œuvre très jeune. L’un des plus importants défis du pays dans les décennies à venir est d’assurer sa sécurité alimentaire en étant autosuffisant sur les denrées de fortes consommations telles que le riz et le mil.
La Casamance, qui regroupe les régions de Kolda, Sédhiou et Ziguinchor, est considérée comme le grenier du pays. Comparée aux autres zones du pays, la Casamance dispose des meilleures conditions de développement agricole : une pluviométrie assez abondante (900 – 1200 mm par an), un réseau hydrographique dense, des conditions pédoclimatiques favorables, des structures d’accompagnement du secteur mises en place.
Malgré l’existence de toutes ces potentialités, le développement de l’agriculture est freiné par la crise qui sévit en Casamance, le changement climatique, et la dégradation économique. À cela s’ajoute, un niveau de mécanisation de l’agriculture très faible qui ne favorise pas une augmentation conséquente de la production et une insuffisante valorisation des produits agricoles.
Pour apporter une réponse pertinente à la problématique, différents projets et programmes développés ont vu le jour dans la zone pour redynamiser l’agriculture à travers des financements, des subventions, des politiques d’accompagnement, des sensibilisations et renforcement de capacités. Le projet FAR (Femmes et Agriculture Résilientes) s’inscrit dans cette même perspective et s’est fixé comme objectifs de :
- Favoriser une autonomisation socio-économique accrue des femmes et des jeunes ;
- Améliorer l’intensification durable et novatrice des cultures irriguées, adaptées aux changements climatiques ;
- Contribuer à une gouvernance locale et une gestion territoriale de l’eau améliorée, durable et équitable
La porte d’entrée du projet consiste à renforcer les capacités des agriculteurs et agricultrices dans les pratiques agricoles ainsi que dans la structuration de leur organisation en vue d’en faire des organisations performantes.
À cet effet, une attention particulière est accordée au renforcement du pouvoir économique des groupements de femmes dans la zone. Celui-ci passe par des programmes de formation sur le leadership et les droits humains, la connaissance des bonnes pratiques en matières agricoles ainsi que sur le développement organisationnel.
La prise en compte de l’aspect du développement organisationnel est importante en ce sens qu’une meilleure structuration et une redynamisation leur permettront d’améliorer leur performance. Le développement organisationnel constitue un aspect essentiel dans le fonctionnement ou l’évolution des organisations. Son objectif est l’amélioration de la performance et de l’efficacité de l’organisation. Il s’agit d’amener les organisations à mieux se structurer pour permettre aux différentes entités (les différents postes et les commissions) au sein d’une organisation d’atteindre les objectifs qu’elle s’est fixés.
C’est en ce sens que nous avons fait un premier travail de diagnostic qui nous a permis d’identifier différentes contraintes auxquelles les groupements de femmes font face niveau organisationnel et économique.
L’analyse des informations recueillies a ainsi abouti à l’élaboration d’un plan d’accompagnement visant à rehausser leur performance sur le plan organisationnel, dans la mise en œuvre des différentes activités y compris celles relatives à la production et au niveau de la commercialisation.