Histoire de réussites
Comme dans toutes les sociétés, différentes organisations prennent la parole pour dénoncer, critiquer et proposer des actions pour faire face à la crise climatique et à ses causes.
La Plateforme bolivienne sur le changement climatique – (Plataforma Boliviana Frente al Cambio Climático), où j’exerce mon mandat de coopérante volontaire à travers le CECI, travaille à l’analyse et signalement des conséquences du changement climatique en Bolivie, en particulier chez les communautés autochtones et autres groupes vulnérables. La Plateforme étudie et propose aussi des actions au niveau national et international pour l’atténuation et l’adaptation au dérèglement climatique, tout en étant consciente qu’il est possible d’œuvrer et de contribuer localement. Toutefois, en sachant que cela ne fonctionnera que si les grands pollueurs, les populations et les décideurs au monde n’assument des responsabilités pour une désescalade du réchauffement.
Globalement, la Bolivie se classe au dixième rang mondial parmi les pays les plus vulnérables qui subissent les conséquences de la crise climatique ; les effets s’en ressentent sur l’ensemble de son territoire, que ce soit dans sa structure culturelle, sociale, productive, énergétique ou industrielle.
La Bolivie peut s’efforcer de faire sa part, mais considérant que ce pays est essentiellement un fournisseur de matières premières pour les pays du Nord et compte tenu du système économique capitaliste mondial, la Bolivie est l’un des pays qui a besoin d’un soutien international pour atteindre ses objectifs. Sans surprise, dans le Pacte de Glasgow (2022), les pays du Nord, qui sont historiquement ceux qui ont le plus contribué au réchauffement climatique, ont dû s’engager à financer jusqu’à 100 milliards de dollars américains aux pays du Sud, qui sont ceux qui souffrent le plus les conséquences du réchauffement climatique. Ainsi, pour la justice climatique, le partage des responsabilités et des coûts doit être inégal pour être équitable.
Comme la plupart des pays signataires de l’Accord de Paris (2015), l’État Plurinational de Bolivie a présenté en avril 2022 une version révisée de ses Contributions déterminées au niveau national (NDC en anglais). Ces Contributions établissent 32 objectifs regroupés en quatre secteurs : Énergie, Forêts, Eau et Agriculture, qui visent l’atténuation et l’adaptation au changement climatique jusqu’à l’horizon de 2030.L’une des activités de la Plateforme bolivienne sur le changement climatique est de communiquer de l’information relative à la crise climatique et de générer des échanges avec les organisations de la société civile et le grand public sur les NDC afin de permettre l’émergence des propositions qui pourraient être incluses dans les politiques publiques nationales et dans les espaces internationaux pertinents. Parmi les objectifs de NDC, la Plateforme se penche, par exemple, sur la réduction et l’élimination de la déforestation dans les forêts boliviennes. L’abattage légal et illégal d’arbres et les incendies réduisent la surface des forêts et cela même dans les aires protégées nationales, ce qui est une source d’émissions des gaz à effet de serre. De plus, cela provoque des pertes de la biodiversité et de moyens de subsistance de la population amazonienne bolivienne touchée. Cette situation ouvre les portes au changement d’utilisation des sols, à faveur de l’agrandissement de la frontière agricole, soit pour des cultures extensives ou pour l’élevage de bétail. Cette situation s’additionne à la dégradation qui souffre déjà l’écosystème amazonien pour le réchauffement global y compris la déforestation ailleurs qu’en Bolivie.
Précisément, l’évaporation venant de l’Atlantique sous forme de nuages produit de la pluie dans la forêt, mais ces nuages sont également alimentés par l’évaporation venant de la forêt elle-même. La forêt amazonienne fonctionne comme une pompe qui aspire l’humidité de l’Atlantique pour la diriger vers l’intérieur du continent, ce système peut encore fonctionner en raison du couvert forestier qui s’étend de la côte à l’intérieur du continent. De cette manière, toute cette forêt agit comme un aqueduc de « rivières volantes » de vapeur d’eau poussées par les vents dominants vers l’ouest jusqu’à ce qu’elles atteignent les Andes.
Ces processus cycliques de précipitations, d’évaporation et de vents fonctionnent avec des forêts naturelles et non pas avec des plantations, des cultures ou des prairies, car ces dernières ne génèrent pas suffisamment d’humidité. La vapeur transférée vers les Andes devient de la pluie sur les pentes des montagnes, une autre partie permet d’entretenir les glaciers, les sommets enneigés, les lacs ou les zones humides en haute montagne. Le fonctionnement de ce cycle naturel contribue grandement à alimenter le système hydrique des terres hautes, complétant ainsi la faible pluviométrie de la zone et contribuant grandement au développement de la vie en milieu rural, comme en milieu urbain.
Ainsi, la perte de la forêt Amazonienne et l’augmentation de la température qui affecte l’océan Atlantique, et par conséquent l’humidité qu’il génère, ont une relation directe avec la fonte des glaciers et de la neige dans les montagnes andines, générant des phénomènes météorologiques extrêmes et augmentant la vulnérabilité des populations. Le rôle de la Plateforme bolivienne sur le changement climatique est donc très important dans le contexte actuel de la crise climatique mondiale. Ce sont les personnes et leurs organisations qui doivent s’exprimer et assurer le suivi dans l’intérêt du maintien de la vie sur la planète Terre.
Source : https://www.ecured.cu/index.ph...