La beauté du volontariat en Afrique 

Des expériences enrichissantes et différentes

Partant de nos échanges sur le HUB, nous sommes trois volontaires qui avons décidé d’échanger sur nos expériences en tant que conseiller-ère en Suivi-évaluation, Apprentissage (SEA) avec des mandats à distance. Sur plusieurs mois, (tout au long de nos mandats), nous avons échangé sur WhatsApp, par courriel et par GoogleMeet. Ce fût de belles rencontres enrichissantes sur le plan professionnel et amical. Bonne lecture! 

Mohammed Akkif – Conseiller en suivi, évaluation et apprentissage auprès de l’Association Petit Jean (APJ) au Burkina Faso.

C’est une association à but non lucratif qui œuvre dans la prise en charge scolaire des enfants démunis de la société burkinabé.

J’ai une maîtrise en évaluation de programmes de l’École Nationale d’Administration Publique (ENAP) du Québec. J’ai travaillé en tant conseiller en évaluation de programme à Revenu Québec et mon challenge était d’appliquer mon savoir-faire, mes connaissances et mes compétences au service des communautés qui en ont besoin.

Comment s’est déroulé ton mandat?

Mon Mandat portait sur une intervention à distance au Burkina Faso. C’était une première expérience de volontariat à distance.

Je précise que je suis installé présentement au Maroc (au nord-ouest de l’Afrique).

Quoique j’ai l’habitude de tenir des réunions en télé travail, de communiquer avec des personnes de nationalités différentes, j’avais un challenge de réussir cette première expérience et de faire aboutir positivement mon mandat.

En prenant contact avec d’autres volontaires, j’ai appris que les expériences de mandat à distance ne se ressemblaient pas. En effet, chaque volontaire s’est trouvé dans des situations plus ou moins particulières.

La mienne était marquée par certaines particularités et certains événements exceptionnels.

De prime abord, mon mandat représente un premier contact du partenaire avec le CECI.

En ce qui me concerne, j’avais certaines questions sur le déroulement du mandat, d’autant plus que mon contrat a été révisé à la baisse au niveau de sa durée.

Cette situation a généré un léger stress quant à la réalisation des objectifs assignés par le CECI. De ce fait, lors de la rencontre tripartite avec le partenaire je me suis lancé dans des questionnements (j’avais déjà démarré mon travail !). Or, il s’agissait d’une réunion de courtoisie dans laquelle le bureau pays présente uniquement le volontaire (donc ce n’était pas une réunion de travail).

Ce qui m’a poussé à revoir ma gestion de temps et mon planning de travail, à revoir aussi le contenu de la formation donnée ma le CECI.

Cette dernière porte sur des objectifs qui peuvent amener les volontaires à :

• S’approprier leur rôle et être davantage outillé-e pour accomplir effectivement le rôle d’acteur-trice de changement ;
• Valoriser l’égalité entre les femmes et les hommes (EFH) ;
• Développer un sentiment d’appartenance envers l’organisation ;
• Reconnaître l’importance d’accueillir l’inconnu avec enthousiasme.

C’est une bonne formation qui pousse le volontaire à être conscient des attentes et être préparé à se lancer dans un environnement différent. Elle pousse le volontaire à se réinventer face aux spécificités de son mandat.

Etant muni des bases essentielles, j’ai pris contact avec d’autres volontaires pour m’imprégner de leurs expériences et partager aussi la mienne. Notre collaboration à donner naissance à un guide très simple mais très intéressant pour tout volontaire.

Quelles sont les particularités de ton mandat?

Mise à part le fait que le CECI a réduit la durée de mon mandat, j’ai eu la chance de rencontrer mon partenaire (je rappelle que c’est un mandat à distance) lors de son déplacement au Maroc (pour un voyage touristique).

J’ai pu tenir des réunions réelles et valider certains outils développés. J’ai pu aussi, sur sa demande, le mettre en contact avec une association locale qui œuvre dans le même champ de compétence que le partenaire ; et finalement j’ai eu le plaisir de faire le guide pour les villes qu’il a visité et lui faire visiter la ville où j’habite.

Quels sont les enseignements tirés de ton mandat?

La clé du succès dans un mandat de volontariat est le contact régulier avec le partenaire et la coordination dans toutes les démarches entreprises par le volontaire. Cette démarche apporte l’adhésion du partenaire qui voit des réalisations successives qui vont certainement lui permettre une adoption plus fluide des outils développés.

Je pense que le partenaire était satisfait de mon intervention. D’ailleurs, il a demandé à ce que mon mandat soit prolongé !

Donc la suite, à découvrir avec plus d’enthousiasme !

Marie-Brigitte Dukuze – Conseillère en suivi, évaluation, apprentissage et redevabilité auprès du Réseau Paix et Sécurité pour les femmes de l’espace CEDEAO (REPSFECO Bénin)

Diplômée de l’Université de Montréal en Administration des services de santé (option Santé mondiale), avant de m’engager auprès du CECI, j’ai préalablement travaillé dans le réseau public de la santé et des services sociaux en Ontario (Toronto Senior Services and Long Term Care 2019-2022 & Toronto Employment and Social Service 2019) et au Québec (CIUSSS de l’Ouest de l’île-de-Montréal 2020-2022). L’appel à l’engagement communautaire et à la participation citoyenne sous forme de volontariat dans le cadre de la coopération internationale a depuis fort longtemps raisonné dans mon cœur. Ainsi, après un mandat à distance, j’ai saisi l’opportunité d’effectuer un mandat en présentiel auprès du même partenaire (REPSFECO Bénin).

Comment s’est déroulé ton mandat?

Ce fût ma première expérience en tant que volontaire et qui plus est avec un mandat à distance. L’accompagnement et l’encadrement de l’équipe CECI Montréal tout au long du mandat a été d’un support remarquable. Le contact et la collaboration avec le partenaire au Bénin se sont établis quasi-naturellement. Mon point focal ainsi que la coordonnatrice chez le partenaire ont tout fait pour me mettre à l’aise et me fournir toutes les informations dont j’ai eu besoin pour mener à bien mon mandat.

La grande difficulté concernait le décalage horaire et le fait que je n’arrivais pas à cerner les réalités terrain et comprendre le fonctionnement de la structure. Le langage dans le monde des ONG diffère de celui du réseau public auquel j’étais habitué. Il m’a donc fallu de la patience, poser beaucoup de questions et faire preuve d’adaptation. Le partenaire étant généralement plus disponible en matinée, nous avons convenu d’une heure pour nos échanges virtuels. Nos rencontres via GoogleMeet n’étant pas régulières à cause des conflits d’horaires et de la mauvaise connexion Internet, nous avons plutôt opté pour des échanges par courriel et par WhatsApp.

De plus, avec les deux autres volontaires (Léonie et Mohamed), nous avons convenu de rédiger un outil de référence pour les futurs volontaires qui effectueront un mandat à distance. Ce guide leur indiquera les grandes étapes d’un mandat à distance, les documents principaux à compléter et quelques éléments essentiels à ne pas oublier.

Quelles sont les particularités de ton mandat?

Mon mandat à distance a débouché vers un mandat en présentiel. Après un renouvellement de mon contrat à distance, j’ai eu l’opportunité d’effectuer un mandat en présentiel auprès du même partenaire. Ainsi, j’ai pu mieux comprendre les réalités du terrain, renforcer davantage le partenaire sur certaines notions et améliorer les outils développés.

Quels sont les enseignements tirés de ton mandat?

Rester vrai, authentique et fournir les résultats escomptés. Je me suis rendue compte qu’au-delà du travail bien fait, ce qui reste sont les relations crées, la connexion et les liens humains établis. La base de toute relation est la confiance. Le volontariat est un renforcement de capacités mutuel, c’est un rendez-vous du donner et du recevoir à travers lequel toutes connaissances et capacités sont valorisés et capitalisées. Comme le disait Nelson Mandela, « Je ne perds jamais. Soit je gagne soit j’apprends ». Ainsi, j’encourage tous celles et ceux qui hésitent de se lancer, à faire le saut du volontariat car se sont de belles expériences enrichissantes!

Léonie Assamoi - Conseillère en contrôle qualité œuvrant auprès de l’Association pour le développement et l’intégration de la jeunesse rurale (ADIJR) du Burkina Faso.

C’est une association de développement communautaire qui a pour but de lutter contre la pauvreté en milieu rural et le renforcement des capacités des acteurs ruraux notamment les enfants, les jeunes et les femmes. Je détiens une maîtrise et un doctorat en Sciences et technologie des aliments de l’université Laval. Œuvrer en tant que volontaire au sein du CECI me permet de mettre à profit mes connaissances et aptitudes pour contribuer au renforcement de capacité des communautés.

Comment s’est déroulé ton mandat?

Mon expérience au sein du programme de coopération volontaire fut une première. Mon mandat de volontaire s’est déroulé à distance auprès de l’ADIJR au Burkina Faso. Cette expérience fut enrichissante de par le soutien permanent de l’équipe dynamique du Bureau CECI Montréal, de même que le support du bureau pays (Burkina Faso), les échanges avec les collègues et la grande collaboration de mon point focal représentant le partenaire. Toutes ces interactions sont essentielles pour mener à bien le mandat.

N’étant pas sur le terrain, les défis du mandat à distance auxquels j’ai été confrontés étaient liés au réseau internet instable, au décalage horaire, et la soif d’en savoir sur la réalité du terrain. Par exemple, dans le domaine de la qualité, observer les opérations, les pratiques, questionner, consulter les documents existants sont essentiels pour identifier les points à améliorer, à renforcer ou à développer.

Les multiples plateformes technologiques existantes, à savoir, Google Meet, whatsApp, les Emails, ont facilité les communications avec mon point focal.

La formation pré-affectation qu’offre le CECI Montréal aux nouveaux volontaires revêt d’une grande utilité lorsque surviennent des questionnements une fois le mandat débuté. De plus, les volontaires d’expérience sont prompts à soutenir un nouveau. Tel fut le cas de ma collègue volontaire Brigitte, qui n’a pas hésité à nous partager, à Mohamed et moi, son expérience à distance. Ce qui m’a confortée à aller de l’avant malgré quelques difficultés et à trouver des astuces pour les surmonter. A cet effet, nous avons tous les 3 (Brigitte, Mohamed et moi) produit un outil en guise d’aide-mémoire pour aider les futurs volontaires ayant un mandat à distance.

Quelles sont les particularités de ton mandat?

Mon mandat à distance a été renouvelé et vient de prendre fin. Mon objectif serait d’être sur le terrain afin d’être au fait des réalités du milieu et des opérations. Avoir l’opportunité de remplir un mandat en présentiel.

Quels sont les enseignements tirés de ton mandat?

Au-delà de la simplicité, de l’ouverture d’esprit, de la motivation à atteindre les objectifs, de savoir se réinventer pour surmonter les obstacles, c’est tout une expérience de vie : des liens humains qui se créent. Le CECI est une grande famille où chacun peut apporter sa pierre pour répondre à sa si noble mission, je vous encourage vivement à vous engager si vous avez à cœur à combattre la pauvreté, l’exclusion et les inégalités.