Témoignage
Après plus d’un mois au Ghana, certains défis ne se présentent qu’avec une seule solution possible : l’acceptation totale et humble de la situation dans lequel nous sommes. Le déni de cette solution unique pourrait entraîner un état dans lequel on se retrouverait prisonnier d’émotions et de comportements redoutables tels le stress, l’anxiété, la honte, l’isolation et une remise en question perpétuelle de nos décisions. Il est important de ne pas s’y méprendre, cette solution n’est pas synonyme d’abandon, mais plutôt de compréhension et d’ouverture face à l’environnement dans lequel nous nous trouvons : ouverture qui nécessite de remettre en question notre volonté de laisser place aux réels besoins des communautés locales, notamment des femmes et des jeunes. Nous ne pouvons qu’être reconnaissant.es d’avoir la chance d’apprendre et d’échanger chaque jour avec tous ceux et celles qui nous partagent leur vie, leur culture et leur histoire avec tant de générosité.
Un constat frappe : nous ne pouvons qu’initier des réflexions et le développement vers une société plus inclusive et c’est tout. Le but premier du GCIUS n’est pas de remettre en question le fonctionnement des communautés, mais de soutenir les changements qui proviennent directement de celles-ci. Le réel changement durable vient et viendra toujours, toujours, d’actions venant de leur propre volonté. Bien que notre esprit cartésien d’ingénieur.e réaliste visualise un objet tangible à livrer au client, le GCIUS a la chance de pouvoir compter sur l’esprit communicatif, humain et social de Laurie, la responsable communautaire du groupe. Une telle multidisciplinarité est indispensable. Pour initier un changement et créer bien plus qu’un simple bâtiment, le temps et l’implication continuelle sauront être nos meilleurs alliés.
Pour ce qui est de la construction, les démarches s’enchaînent à un rythme toujours plus rapide et nous commençons à êtres considéré.e.s plus sérieusement au sein du projet. Même si cet aspect semble essentiel, il est loin de l’être dans un environnement où nous agissons beaucoup plus à titre d’apprenti.e.s, car toutes les techniques de travail sont différentes. Après un mois d’observation, de questions, d’écoute active et d’adaptation, les questions sont maintenant redirigées vers nous. On s’intéresse beaucoup plus à notre avis et la relation s’apparente maintenant à celle d’un travail d’équipe où tout le monde peut tirer profit de ses forces. Le bétonnage des semelles de fondations est solidement entrepris et devrait être complété au courant de la semaine du 8 octobre. D’ailleurs, nous avons très hâte d’accueillir Nathalie Roy, professeure au département de génie civil de l’Université de Sherbrooke qui sera avec nous du 10 au 18 octobre. Sa présence au Ghana est la bienvenue et ses conseils seront sans aucun doute très utiles.
– Jordan Laroche