Histoire de réussites
Un des avantages de faire du volontariat, c’est l’opportunité que nous avons de rencontrer des hommes et des femmes qui donnent toute une autre définition aux mots persévérance, courage et humilité.
Lors de ma visite à Tarapoto, une ville de 150 000 habitants dans la région de la jungle du Pérou, j'ai fait la connaissance d'Elizabeth Gomez, gérante d’une chocolaterie qu'elle a créée en 2011, Chocolates Nativos. C'est une jeune entrepreneuse très talentueuse qui a su se démarquer et se faire une place sur le marché du chocolat. Elle emploie 6 personnes et a une vision très ambitieuse de son entreprise. Les clients sont nombreux mais malheureusement, Elizabeth n’est pas équipée pour répondre à la demande dans les délais souhaités. En effet, faute de capital, elle ne peut pas acheter les équipements, assez dispendieux, qui lui permettraient de travailler plus rapidement et efficacement.
À l'heure actuelle, elle a 2 employés qui s’occupent d’emballer chaque petit chocolat dans du papier d’aluminium pour les insérer dans des petites boîtes par la suite. Ce sont des tâches mécaniques très monotones qui prennent beaucoup de temps et de personnel. Si elle obtenait son prêt, elle achèterait une emballeuse de chocolat automatique et pourrait employer les mains supplémentaires pour produire plus de chocolat. Confiante de ce qu’elle peut accomplir, elle a fait une demande de prêt il y a 2 ans pour acheter les équipements nécessaires à l’expansion de son entreprise, mais n’a toujours pas obtenu de réponse favorable.
Malheureusement, le système financier classique n’est pas adapté aux besoins des pays en développement. Il y est généralement difficile d’obtenir un prêt et ce pour plusieurs raisons comme l'âge, le sexe, l’absence d'un historique de crédit, les taux d’intérêt vertigineux, etc. Cette réalité constitue une barrière et démotive malheureusement les entrepreneurs dans leur élan de création et d'investissement pour améliorer leur qualité de vie.
C'est ainsi qu’un ensemble d’institutions comme les coopératives agricoles, institutions bancaires pour le développement des petites entreprises et des organisations non gouvernemental devient essentiel en donnant la chance aux personnes exclues du système financier formel d’obtenir un prêt à un intérêt favorable, en favorisant la microfinance. Comme dit Mohammed Younes, un des précurseurs du microcrédit : "chacun de nous est un entrepreneur en puissance et la seule chose séparant une femme pauvre du Bangladesh d'un directeur d'entreprise serait l'accès au capital".