En 2007-2008, au Burkina Faso, mon mandat en tant que coopérant volontaire du programme Uniterra comme conseiller en gestion administrative et financière avait pour principal objectif l’amélioration du système d’administration et de gestion financière au sein de l’Union des Groupements de Productrices de Produits du Karité (UGPPK) - rebaptisée la Fédération Nununa en 2011 - une organisation de renommée forte et active dans le secteur agricole au Burkina Faso. L’amélioration des systèmes passe par un processus d’analyse des besoins des parties prenantes, de collecte d’informations, de diagnostic et de création d’outils de gestion. Ces nouveaux outils développés en étroite collaboration avec le partenaire local sont destinés à de multiples utilisateurs (secrétaires, comptables, gestionnaires, etc.) et ont pour principal objectif de permettre à la direction, ainsi qu’au comité de gestion et d’administration, d’obtenir régulièrement les informations quantitatives et qualitatives nécessaires à la prise de décision et à la bonne gouvernance de l’Union. Une gestion transparente et efficace permet d’accroître la crédibilité de l’organisation aux yeux de ses membres et de ses partenaires mais aussi auprès des institutions financières et des bailleurs de fonds.
Au cours de mon mandat, d’autres besoins de renforcement des capacités se sont avérés pertinents, comme par exemple la création d’une base de données permettant d’alléger la collecte, la gestion et la diffusion de l’information concernant les cadres de concertation, les groupements de femmes ainsi que l’ensemble des productrices membres. Pour ce faire, plusieurs missions ont été organisées dans le but de visiter les groupements des provinces du Sud du pays (Sissili et Ziro) afin de collecter les données nécessaires concernant les productrices de karité membres de l’Union. Cette collecte de données a également permis de prendre en photo les productrices de karité apportant une touche plus conviviale à la base de données et permettant également de distinguer des productrices portant le même nom et vivant dans le même village. Au total, 60 groupements auront été visités et 2200 productrices photographiées. Des photos de groupe ont également été prises pour chaque groupement. Toutes ces photos ont été triées, nommées et stockées afin d’alimenter la base de données montée sur Excel. Il est important de définir la démarche et les concepts nécessaires afin d’établir une base de données cohérente et structuréepermettant aux membres de l’Union d’accéder facilement aux informations requises sur les productrices comme par exemple le poids, les dates, le lieu et le prix au kilo pour chaque récolte de noix de karité. La base de données a permis aux membres du bureau de l’UGPPK de s’informer avec précision des récoltes de chaque femme et chaque groupement, les niveaux d’équipements, les activités des membres des groupes, les prix en cours sur le marché du karité, les évaluations équitables et conventionnelles, etc.
Le design, la structure et les informations de la base de données ont été développés en étroite collaboration avec le gestionnaire de l’UGPPK, Abou Tagnan. Les schémas d’utilisation ont été présentés dans un manuel de recommandations afin d’assurer la pérennité de l’outil dans le temps. Cet outil n’aurait pu être développé sans l’initiative et le fort intérêt démontré par le gestionnaire de l’UGPPK qui a impulsé la mise en œuvre du projet par son leadership et son engagement. Le travail de soutien et d’appui d’Aboubakar Nignan, chauffeur de l’Union a été également essentiel à l’atteinte des résultats car il a assuré la coordination de mes tournées. Sans lui, je n’aurais jamais pu accéder à ces groupements, qui sont pour la plupart inaccessibles pour les véhicules à quatre roues. Une courte formation sur le cadrage des photos et l’utilisation de l’appareil numérique lui a permis de prendre de belles photos à son tour.
Mes plus beaux souvenirs lors de mon mandat sont marqués pour toujours dans ma mémoire par les rencontres et les échanges que j’ai pu entretenir avec les productrices de karité et leurs familles. Certains groupements nous ont accueillis avec des chants en langues locales afin de nous remercier pour notre visite. Toutes les productrices ont pu se voir en photo à partir de mon appareil numérique ce qui a suscité des grands moments de joie et de rire dans les groupements, spécialement pour celles qui ne s’étaient jamais vues en photo. Lors de mon retour au Canada nous avons imprimé l’ensemble des portraits qui ont été par la suite redistribuées à chaque productrice dans leur village.