Testimonio

Mon volontariat avec le CECI : une expérience riche en réalisations et enseignements !

Guinea
Publicado por : Khadidja Sall

Introduction au projet NBS Forêts guinéennes

Le changement climatique menace l’écosystème de la Forêt guinéenne d’Afrique de l’Ouest, avec un impact considérable sur la nature et les humains. Avec ses effets qui se font ressentir à travers les variations de température et de pluviométrie, la disparition de certaines espèces d’arbres, d’insectes et d’animaux, les femmes paysannes qui sont déjà dans une situation de précarité, voient leur rendement agricole diminuer et par conséquent, leur source de revenu et de subsistance affecter.

Le projet NBS Forêts guinéennes est mis en place pour appuyer les efforts à l’adaptation aux changements climatiques basée sur la nature et la biodiversité, mettant l’accent sur les questions liées au genre ainsi que sur l’appui à ces femmes dans leurs activités agricoles, dans les forêts guinéennes de l’Afrique de l’Ouest. Il est mis en œuvre par Entraide universitaire mondiale du Canada (EUMC) et le CECI (Centre d’étude et de coopération internationale), et bénéficie de l’appui financier du gouvernement du Canada, par l’entremise d’Affaires mondiales Canada (AMC). Il couvre une zone géographique dans trois pays que sont la Guinée, la Côte d’Ivoire et le Ghana.

L’un des axes d’intervention du projet consiste au séquençage de l’ADN environnemental en partenariat avec l’International Barcode of Life (IBOL) pour la mise en place d’une banque de données d’espèces végétales et animales des zones couvertes par le projet, une première dans la sous-région. Les résultats de la recherche visent à renforcer les connaissances des communautés sur leur environnement écosystémique.

Aussi, le travail de restauration du couvert végétal dégradé dans certains endroits cibles du projet NbS se fait en partenariat avec l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN). A ce titre, le projet prévoit la mise en place d’un système de paiement du crédit de biodiversité pour soutenir et développer des écosystèmes durables dans les paysages qu’il couvre.

Il est à noter que toutes les actions entreprises sur le terrain privilégient la participation et le renforcement des capacités et du leadership des femmes.

NBS Forêts guinéennes en Guinée

En Guinée, la mise en œuvre du projet a permis de développer plusieurs actions qui concourent à l’atteinte des objectifs visés. Il s’agit entre autres de :

  • La mise en place d’un comité consultatif national qui regroupe différentes composantes de l’administration locale, nationale, des représentant-e-s de la société civile et des communautés. Cela répond au besoin impératif d’inclure toutes les couches de la société, tel que prôné par l’approche inclusive adoptée par le projet.
  • L’étude de vulnérabilité des ménages face aux changements climatiques en partenariat avec l’UICN.
  • L’analyse comparative entre les sexes plus, pour mesurer l’impact du changement climatique différencié, selon le genre et les diversités, et la façon dont les femmes et les jeunes filles s’y adaptent en partenariat avec la Coalition nationale de Guinée pour les droits et la citoyenneté des femmes (CONAG-DCF).
  • L’étude sur les connaissances, les pratiques et les perceptions des communautés ciblées en matière de changement climatique et de biodiversité, qui aide à développer des stratégies d’adaptation qui soient culturellement et socialement pertinentes en partenariat avec le Centre international pour la recherche en agroforesterie (CIFOR-ICRAF).
  • L’étude d’évaluation des opportunités de restauration, basée sur une démarche participative visant à identifier les besoins spécifiques des communautés (désagrégées) quant à la restauration des zones dégradées, en partenariat avec l’UICN.
  • L’analyse du système de marché du riz afin d’appuyer et d’aider à développer des modèles d’affaires viables et innovants, qui favorisent l’adaptation au changement climatique, le leadership et l’autonomisation des femmes en partenariat avec le Groupe de Techniciens pour la Promotion Agricole et Rurale (GROUP.TECH-PAR).

« Le riz fait partie de l’ADN du guinéen ! », me disait le spécialiste en changement climatique. En quelques décennies, cette denrée est entrée dans le goût et la culture du guinéen, devenant aussi sa nourriture de base. De nombreux groupements évoluant dans l’agriculture produisent du riz et les femmes sont très présentes dans les chaînons de la transformation et de la vente du riz local. Il est à souligner que nous encourageons et cherchons à renforcer :

  • Le système de riziculture intensive biologique en rotation avec les cultures maraichères.
  • Les capacités d’exploitation et de rentabilisation par les femmes, des produits forestiers non ligneux.
  • La mise en place de parcelles de démonstration avec l’implication des groupements de femmes dans leur préparation, assortie de formations sur la fabrication de biofertilisants et de biopesticides. Précédées de l’étude d’évaluation des opportunités de restauration en vue d’identifier les besoins et préférences des communautés en termes de cultures maraîchères et de restauration des paysages dégradés, les parcelles de démonstration permettent d’identifier le type de biofertilisant le plus adéquat et contribuent ainsi au renforcement de méthodes de culture respectueuses et préservatrices de la nature. Des spéculations les plus courantes y seront cultivées, ainsi que des pépinières d’essences forestières (comme moyens de restauration des zones dégradées) que vendront par la suite les groupements de femmes qui auront auparavant été formées sur des techniques commerciales et qui bénéficieront d’un accompagnement dans ce sens.
  • L’élaboration d’une stratégie de sensibilisation des communautés cibles, sur les questions liées au genre, à l’adaptation au changement climatique et à l’autonomisation des femmes.
  • La création d’un cadre d’échange et de concertation entre différents acteurs dont le ministère de l’administration du territoire et de la décentralisation (MATD), celui de l’environnement et du développement durable (MEDD), l’agence nationale de financement des collectivités (ANAFIC), ainsi que d’autres organismes tels que le wild chimpanzee foundation (WCF), tous impliqués dans l’élaboration d’une politique locale d’adaptation au changement climatique sensible au genre et basée sur les solutions fondées sur la nature. L’objectif visé est d’intégrer cette politique dans les plans de développement local des communautés des paysages cibles et de la traduire en actions à financer dans le cadre des plans d’investissements annuels des collectivités. Cela permettra de garantir une pérennité des résultats atteints par le projet. Il est à souligner qu’auparavant, le CECI avait activement contribué à la prise en compte des questions de genre et d’inclusion sociale dans le document stratégique qu’est le guide d’intégration de l’adaptation au changement climatique à la planification budgétaire des collectivités.
  • L’appui à la formalisation de 50 groupements de femmes qui s’est faite avec l’implication des jeunes des localités concernées. Désormais, ces groupements peuvent profiter d’opportunités de subventions ou d’aides d’ordre technique ou organisationnel qui leur permettraient d’évoluer dans leurs activités et de se développer. Cette action du CECI-Guinée a un impact réel sur les groupements. En leur dotant de ce document officiel, elle participe grandement au renforcement de leurs capacités.

L’ensemble de ces études et concertations ont un but commun, celui d’asseoir les bases d’une véritable coopération décentralisée et en phase avec les orientations sectorielles de l’État pour un développement harmonieux et durable, prenant en compte les besoins spécifiques et les priorités stratégiques des femmes.

Déjà, on peut noter que la formation sur les questions du genre avec le concours du partenaire ABANTU ainsi que le travail de sensibilisation sur le terrain qui en a découlé donnent lieu à une prise de conscience au sein des communautés qui par exemple, font plus attention à la présence des femmes dans nos différentes rencontres. Par ailleurs, elles associent les effets du changement climatiques (fortes chaleurs, inondation, vents violent, sécheresse et tarissement de cours d’eau, disparition d’espèces d’arbres et d’animaux, faibles rendements) aux actions qu’exercent certains de leurs membres sur la forêt (coupe et feu de bois par exemple).

Un résultat très positif qui mérite d’être souligné est le fait qu’un groupement qui a été sensibilité et est en train d’être accompagné dans le cadre des parcelles de démonstration, a décidé de sa propre initiative d’organiser une activité pour, à son tour, sensibiliser d’autres femmes de sa communauté, sur les enjeux du changement climatique. Cela montre que les communautés sont ouvertes et prêtes à collaborer en vue de trouver des solutions réalistes à leurs problèmes.

Si vous souhaitez jouer un rôle actif dans la lutte contre l’exclusion et la pauvreté et avoir un impact positif sur la vie des communautés vulnérables, faites un don au CECI en cliquant sur le lien suivant :

Khadidja Sall Raisin

Votre contribution ira aux communautés qui en ont besoin.

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