Nouvelle

À l’opposé du tourisme humanitaire: la coopération volontaire

Ce texte a été publié le 16 avril 2015 sur le blogue Development Unplugged du site Huffington Post. Cliquez ici pour voir la version originale.


Par Claudia Black, directrice générale du CECI & Chris Eaton, directeur général de l'EUMC

Le développement est une tâche complexe. En tant que spécialistes du développement, nous savons qu’il ne s’agit pas d’un domaine où l’on peut obtenir une satisfaction immédiate ni des résultats instantanés. Les bons résultats sont le fruit d’initiatives pluriannuelles qui impliquent de nombreux artisans contribuant à l’exécution des projets, au rang desquels se trouvent souvent des volontaires.

En effet, certains des meilleurs travaux de développement sont réalisés par des coopérants et coopérantes volontaires qui travaillent pendant des semaines, des mois, voire des années auprès d’organisations compétentes exclusivement dévouées au changement durable. Quelques-uns des organismes de développement en tête de file, comme le CECI et l’EUMC, CUSO et SACO, ont mis en place des programmes de développement structurés impliquant des mandats de volontaires bien définis qui exigent des compétences spécifiques et un engagement soutenu.

Au contraire du tourisme humanitaire, qui a fait l’objet d’un reportage critique diffusé sur CBC le 2 avril dernier, la coopération volontaire met surtout l’accent sur les résultats liés au développement durable, plutôt que sur l’expérience du volontaire (même si nous tentons de la rendre la plus enrichissante et sécuritaire possible). Le développement est notre véritable raison d’être.

Le CECI et l’EUMC mènent conjointement le plus important programme de coopération volontaire au Canada, Uniterra. Le programme  n’est pas une agence de placement pour ceux qui souhaitent faire du volontariat à l’étranger. En effet, les volontaires que nous recrutons sont des professionnels capables de contribuer de manière significative aux projets sur lesquels nous travaillons, en renforçant les capacités de nos partenaires locaux en Afrique, en Asie et en Amérique latine. Les volontaires ne sont pas des exécutants, mais plutôt des accompagnateurs; par exemple, ils n’enseignent pas dans les écoles, ne peinturent pas d’orphelinats ou ne distribuent pas de vêtements, etc. Ils encadrent, conseillent, dispensent des formations, saisissent des informations, consultent, planifient, guident, mettent en relation et accompagnent des collègues locaux à travers des mandats clairement définis qui renforcent les capacités des partenaires locaux afin que ces derniers soient mieux en mesure de remplir leur rôle au sein de la société et puissent offrir de meilleurs services à leur clientèle. Nous disposons également d’un réseau local de partenaires qui s’étend au sein de la société civile, du secteur public et du secteur privé. Nous mobilisons l’ensemble de ces acteurs afin qu’ils fassent partie de la solution, de ce changement durable qui générera davantage d’égalité, d’autonomie et de prospérité.  

La coopération volontaire (et non le tourisme humanitaire) représente la voie à suivre pour les professionnels qualifiés qui souhaitent contribuer à des changements durables, qu’ils soient en début, au milieu ou en fin de carrière. En résultent des changements qui améliorent les vies et les moyens de subsistance des populations locales.

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